Honorable Epiphane Quenum
« …Je rappelle qu’au niveau de la cartographie censitaire, s’il y a des lacunes, ces lacunes sont dues essentiellement au contexte. Pour que nous démarrions la cartographie, il nous faut avoir ce qu’on appelle les cartes de base. Et les 18 mois ne pouvaient pas permettre pour que nous réalisions une carte de base. Il fallait en chercher. Heureusement, il y avait le Recensement national agricole (Rna) au cours duquel il avait été procédé à la réalisation des cartes de base. Le gouvernement nous l’a promis mais quand nous nous sommes rendus au niveau du ministère, on ne pouvait pas disposer des cartes de base. Elles étaient au niveau du cabinet qui les avait réalisées. Il a exigé de nous dix millions avant qu’il nous donne ces cartes, une partie. C’est moi qui ai sorti cette somme pour que nous ayons ces cartes de base. Pour lancer la cartographie, on n’avait pas de fonds non plus. Le Pnud (Programme des nations unies pour le developpment-Ndlr) n’avait pas donné de l’argent aux techniciens. Il y avait des problèmes logistiques et financiers. Les cartes de bases qu’on nous a fournis étaient erronées. Elles n’étaient pas suffisamment exhaustives. C’est pourquoi, les techniciens sur le terrain étaient confrontés à des confusions de limite entre les villages. De plus, le recrutement des agents cartographes, au lieu d’être technique, le politique s’en est mêlé. Les partis politiques ont fourni finalement les agents cartographes qui n’étaient pas suffisamment compétents. Par ailleurs, On n’avait pas les Gps. On devrait aller en chercher au Burkina.
Propositions
Les omis qui ont été dénoncés sont dus à l’inondation. Il va falloir identifier ces zones pour les intégrés. Au niveau de l’enregistrement des données nominatifs et biométriques il y a un problème que les techniciens doivent chercher. Ceux qui ont perdu leur attestation de recensement sont nombreux du fait de l’inondation. Ils n’ont pas pu se faire recenser. Les inondations ont fait aussi que des agents n’ont pas pu être déployés dans certaines localités. Pour les problèmes de manipulation technique, Il faut reprendre la formation des informaticiens et opérateurs et très tôt les recruter pour les amener à maîtriser les logiciels. Mais il faut que ce soit des gens qui s’y connaissent un peu dans les applications informatiques. Pour les kits qui sont tombés en panne, est-ce qu’on ne peut pas prendre langue avec les fournisseurs de kits pour qu’il puisse reprendre certains kits et les réparer.
Mais il y a également un problème fondamental. Lorsqu’on parle de déportage électronique anthropique. Dans le déportage électronique ou la déportation électronique, moi je suis dans la localité « A » et je veux gagner les élections dans la localité A, il y a des manipulations. J’organise une déportation électronique de certains agents dans une autre localité. Et je mets ce groupement en minorité pour pouvoir gagner les élections. Cela peut être assorti de ce qu’on appelle fichier de transfert (rire dans la salle-Ndlr). Je ne dis pas que vous avez fait des choses comme ça (parlant du K.O du président Boni Yayi de 2011-Ndlr), mais c’est des choses qui existent. On a gagné les élections il n’ y pas débat la dessus. Comment faire maintenant pour que les élections qui viennent qui sont des élections localisées puissent se faire avec beaucoup d’apaisement ? Voilà mon interrogation. Je prie ceux à qui j’ai déplu par mon intervention.»
Honorable Chabi Sika
« J’ai perçu qu’au Bénin, il y a actuellement comme une sorte d’inflation d’expertise en matière de Lépi. Cette expertise si on n’y prend garde, risque de venir compliquer une situation déjà difficile. Parce que quand vous écoutez certains experts, vous vous demandez si vos connaissances initiales n’étaient pas meilleures. Je viens en à la cartographie censitaire. La cartographie censitaire se fait obligatoirement lorsqu’on veut faire un recensement porte à porte. Mais le porte à porte n’est que l’une des techniques de recensement. On peut faire un recensement à poste fixe. On peut faire un recensement par « auto administration ». C’est-à-dire vous remplissez le formulaire, vous l’envoyer par poste ou vous le déposer quelque part. Mais ce que nous avons fait le recensement porte-à-porte. La question est de savoir si pour la correction de la Lépi il faut encore faire une cartographie censitaire. Les spécialistes me disent non. Si vous refaites la cartographie censitaire, c’est-à-dire que vous irez encore faire le recensement porte-à-porte. Or, pour faire le recensement porte-à-porte, il faut que vous soyez dans une situation homogène. Mais la situation actuelle n’est pas homogène. Il y a des gens qui sont déjà recensés, qui ont leur carte d’électeurs et qui sont déjà satisfaits de leur bureau de vote. II y a d’autres qui souhaitent avoir d’autres postes de vote. Il y a d’autres qui ne vivent plus etc. Donc ne nous sommes plus dans une situation où il faut reprendre le recensement porte à porte. Du coup, la situation que nous vivons aujourd’hui n’est plus une situation de cartographie censitaire. Si nous voulons récupérer notre cartographie censitaire, la solution est toute simple. Il faut saisir l’Insae et demander à l’insae si en l’état c’est exploitable. La deuxième issue, lorsque vous finissez une cartographie censitaire, vous faites ce qu’on appelle la cartographie électorale. C’est des informations complémentaires, on peut passer par système graphique et avoir très rapidement des informations. Par conséquent, je souhaiterais monsieur le président qu’en sortant de cette salle, cette confusion soit levée. »
Honorable Candide Azannai
« Je pense que nous devons avoir l’humilité de remercier ceux qui avaient porté ce débat sur la place public avant nous. Cette humilité devrait nous emmener à être beaucoup plus prudent dans certains de nos assurances pour ce qui concerne la Lépi. Lorsque nous écoutons les trois communications de ce matin, et lorsqu’on a été attentif à certaines parties des communications, on doit se dire que quelle soient les assurances, les résultats, nous devons être prudents. J’ai lu sur la projection une phrase un peu inquiétante. On a dit « lorsque nous avons envoyé les coordonnées et que nous les avons paramètrés, des villages se sont retrouvés dans la mer et d’autres sont perdus. » On a dit aussi que pour corriger cela, on a pris des logiciels avec définitions, mais il a été impossible de faire suivre le discours d’images concrètes. J’étais obligé de poser la question à une éminente personnalité dans la salle pour lui demander s’il a compris quelque chose de cette communication. Il m’a répondu par la négative. Il y a un autre communicateur qui, en concluant sa communication, a sorti une phrase qui est aussi grave. « Nous avons des problèmes du lecteur du langage, du programme informatique. » On ne dit pas ces choses. C’est grave.
Nous ne sommes pas qualifiés à cette assemblée pour parler de la technicité de la Lépi. Nous sommes qualifiés pour parler des conditions politiques pour sa réalisation apaisée, consensuelle, acceptée par tous. Et l’une des conditions c’est la parité dans le dispositif humain chargé de conduire l’actualisation de la Lépi. Il faut que toute la classe politique accepte de jouer selon les règles démocratiques. Il faut que l’opposition reste l’opposition et la majorité reste la majorité. Et lorsque que quelqu’un atteint une position d’arbitrage de toilettage de la Lépi en tant qu’opposant, et quitte sa sphère d’opposant pour rejoindre la majorité, qu’il perde sa place. Et que l’opposition désigne quelqu’un d’autre pour le remplacer. Si non il aura une hypertrophie en faveur ou en défaveur de quelqu’un. Or toute hypertrophie lorsqu’on veut contrôler l’outil de notation est dangereuse.»
Amos Elègbè, Conseiller politique du Chef de l’Etat
« Il s’agit d’évaluer l’instrument qu’est la Lépi. Cela est d’autant plus important que vous avez bien suivi toutes les discussions que nous avons eues au cours du processus son élaboration. Mieux nous avons décidé, le chef de l’Etat a décidé que nous puissions l’auditer maintenant que nous avons fini les élections, pour connaître nos forces et nos faiblesses. Ce document contient finalement quoi? Qu’est-ce qu’on peut léguer pour le code électoral? Est-ce qu’on peut faire de la Lépi un instrument du code électoral béninois ? C’est pourquoi cette dynamique a été souhaitée par toute la classe politique qu’elle soit de l’opposition ou de la mouvance, pour qu’on arrive à faire de cet instrument une liste électorale fiable crédible et acceptés de tous. A travers ces trois communications que nous venons de suivre, la Lépi existe. Nous avons des milliers de données qui existent. Alors il faut opérationnaliser cela pour en faire un outil fiable pour la gouvernance électorale d’une part et le développement économique et social de notre pays, d’autre part. C’est l’essentiel de cet atelier. C’est d’amener toutes les forces de la Majorité présidentielle plurielle qui sont là à s’attendre définitivement sur la manière de conduire le processus de correction et de voir quel instrument nous allons utiliser réellement pour les prochaines communales. D’ici 2015 si Dieu le veut, nous aurons un outil plus performant. (…) Quand vous constatez, toute la classe politique est unanime. C’est comme ça le Bénin fait. Le béninois se fait peur mais lorsqu’il faut dire des choses sérieuses, nous nous retrouvons toujours. C’est ce qui se passe avec la Lépi. Les passions sont tombées, et vous avez vu que tout le monde est calme. Nous avons compris que ce qui est là, il ne faut pas jeter ça dans l’eau. Il faut le prendre, l’améliorer et en faire un outil pour les générations futures. »
Réalisation : Léonce Gamaï