Conférence internationale du travail : la Cgtb met à nus les dérapages du gouvernement

La 101ième session de la Conférence international du travail tenue le 06 juin 2012 à Genève a été une occasion pour les travailleurs du Bénin, d’exposer au Bureau international des travailleurs (Bit) ce qu’ils ont appelé «les dérapages» du gouvernement béninois notamment en matière de gestion du dialogue social et de la démocratie.

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Dans un discours sans fioriture, prononcé à l’occasion de la 101ième session de la Conférence international du travail à Genève, Pascal Todjinou,  Secrétaire général de la Cgtb et Délégué travailleur de la République du Bénin à la Conférence, a exposé plusieurs situations qui à ses dires, maquent «le recul dangereux de la démocratie au Bénin».

 Le Secrétaire général a dénoncé un certain nombre de pratiques de la part de l’Etat béninois qui, à l’en croire sont contraires aux normes du Bit relatives aux droits du travailleur et au syndicalisme.

Pour commencer, il a évoqué «la violation répétée de la Constitution et des lois de la République devenue un sport favori du Gouvernement en place». En exemple, il mentionne «le cas de la remise en cause des acquis des douaniers béninois en matière de droit de grève consacré par la Constitution du Bénin et confirmé par la Cour Constitutionnelle». Ensuite, Pascal Todjinou a fait cas à cette conférence, du non respect des engagements pris par le Gouvernement. Il argumente : «C’est le cas de l’augmentation de salaire négociée entre syndicats et le Gouvernement et confirmée par un décret pris en Conseil des Ministres. L’application de cet accord élimina les enseignants qui ont protesté par des grèves pouvant invalider l’année scolaire. N’eut été l’intervention citoyenne des Secrétaires Généraux de la Cgtb, de la Cstb, de la Cosi-Bénin et de la Csa-Bénin, demandant aux grévistes de suspendre leurs mouvements pour éviter à notre Pays une année scolaire blanche, ces grèves pouvaient se poursuivre plus longtemps avec leurs conséquences. La demande de reprise de dialogue faite par les organisations précitées depuis près de trois mois reste sans suite à ce jour.»

Pour finir, le Sg/Cstb a informé l’assistance de «la privation des libertés fondamentales». Une situation qui, a-t-il affirmé, «s’installe à une allure vertigineuse et si rien ne vient contrer le gouvernement, le Bénin deviendra le siège de la dictature en Afrique». Et pour preuve ! «les interdictions de marche, de grève par prélèvement sur salaire pour fait de grèves licites contrairement à la loi sur l’exercice du droit de grève au Bénin encore en vigueur, menaces de radiation des grévistes, brutalité physique et psychologique, ouverture de centres d’enregistrement dans les casernes et les brigades de gendarmerie pour l’inscription de postulants à la fonction enseignante, bastonnade des grévistes, d’enseignants et d’étudiants en mouvement de protestation pacifique, etc.»

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Ces faits, a expliqué Pascal Todjinou à ses pairs, concourent à la destruction de la démocratie béninoise. Le Bénin se trouverait, d’après lui, sur sa dernière ligne dans la course vers cette destruction. Le syndicaliste fait ici allusion, à la “destruction des syndicats les plus crédibles qui sont encore les seuls à défendre la démocratie.” «Et cela a commencé dès lors qu’on s’attaque déjà aux fondamentaux syndicaux avec des projets ou propositions de lois qui éliminent la survie syndicale au Bénin. Aujourd’hui c’est la chasse aux responsables syndicaux non soumis. Etc.» a-t-il précisé avant d’appelé  au secours du Bit.

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