Houndégnon, un commissaire au-dessus de la République

Intimidations, persécutions, détentions arbitraires… le commissaire Philippe Houndégnon est passé maître dans l’art des méthodes fortes et de l’exécution des basses œuvres de la république.

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Depuis son arrivée au commissariat central, l’ex-patron des « Raid » multiplie ses frasques et donne l’impression d’être un commissaire spécial  commis à d’autres tâches que celles de la sécurité publique.

Par sa décision Dcc 12-115 du 22 Mai 2012, la Cour constitutionnelle saisie d’une requête du 04 juillet 2011 de Monsieur Bernard Oussoukpèvi vient de condamner le commissaire Houndégnon pour violation de l’article 35 de la constitution. Cet article stipule que : « les citoyens chargés d’une fonction publique ou élus à une fonction politique ont le devoir de l’accomplir avec conscience, compétence, probité, dévouement et loyauté dans l’intérêt et le respect du bien commun ». Dans sa requête, Bernard Oussoupkèvi alors Directeur des opérations maritimes et de la sécurité et commandant du port dénonce les humiliations et les violences dont il a été victime les 16 et 17 juin 2011.  Dans son instruction, la Cour constitutionnelle a convoqué à quatre reprises le commissaire Houndégnon mais ce dernier n’a pas daigné répondre à ces invitations. Dans sa décision,(voir ci-dessous) la Cour a déclaré « arbitraire » cette arrestation et en l’article2 de cette décision, elle stipule : « Monsieur Louis Philippe Houndégnon, commissaire en charge du commissariat central de Cotonou a violé l’article 35 de la constitution ». Cette décision ne vient que  dénoncer une série d’actes attentatoires à la liberté et la démocratie. Le caractère  quelque peu fougueux du commissaire Houndégnon est ainsi mis en exergue par la Cour  de même que  ses méthodes pour le moins expéditives. Certains n’hésitent pas à l’accuser d’user des pratiques dignes  de l’époque du Prpb de sinistre mémoire. Cette méthode est faite d’intimidations, de persécutions et de détentions arbitraires.  Plusieurs personnes en ont été déjà victimes. On se rappelle que lors de la dernière élection présidentielle, c’est le commissaire Houndégnon en personne  qui a dirigé la machine de la répression. C’est lui qui a réprimé, dans une violence inouïe, toutes les marches organisées  par l’opposition pour dénoncer une Lépi tronquée ou pour contester les résultats de l’élection. On se rappelle bien que l’une de ces « missions punitives »  a  abouti à l’agression et à la garde à vue de l’honorable Raphaél Akotègnon  sous prétexte qu’il voulait l’asperger d’essence pour le brûler vif.Le député sera  déféré plus tard devant le juge qui va le relaxer purement et simplement pour délit non constitué. On se souvient aussi qu’au cours de la même manifestation ,le journaliste Séidou Choubadé , qui a eu la malchance de passer par là,  a été violemment molesté. On a également  vu le commissaire Houndégnon dans d’autres excès. Les arrestations les plus spectaculaires et les plus extravagantes sont ses œuvres. La toute dernière en date est celle de l’homme d’affaire Patrice Talon,  parti de son propre chef au commissariat central pour rendre visite à ses collaborateurs alors gardés à vue dans une affaire d’intrants de coton jamais élucidée jusqu’à ce jour. Talon lui-même  sera maintenu en  garde à vue pendant 48 heures dans des conditions humiliantes que ses avocats ont dénoncées en son temps. A chaque fois, le jeune commissaire n’a nullement émis des regrets par rapport à ces actes. Il a fallu attendre la marche des journalistes qui ont dénoncé ses abus pour le voir faire un léger mea culpa du bout des lèvres. Le commissaire Louis Philippe Houndégnon a toujours donné l’impression de recevoir ses instructions « d’en haut de en haut  », par-dessus la tête de ses supérieurs  hiérarchiques que sont le Directeur général de la police nationale (Dgpn) ou le ministre de l’Intérieur. Ceci explique peut-être cela. Un zèle parfois excessif qui a failli déclencher la semaine dernière une crise entre la police et l’armée.  Par le passé, alors qu’il était le commandant de l’unité d’élite de la police dénommée « Recherche, action, intervention et dissuasion »(Raid), le commissaire Houndégnon s’est bâti une forte popularité par ses faits d’armes. Il a participé à l’arrestation et la « neutralisation  » de plusieurs bandits de grand chemin dont les célèbres Hamani Tidjani, et Ernest Lalou.  Mais depuis son arrivée au commissariat central, il semble opter pour la politique de la terreur et passe aux yeux de maintes personnes comme un adepte des méthodes musclées en  en plein régime démocratique.

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