Pour susciter un changement de comportement au sein des organisations syndicales au Bénin en particulier et en Afrique en général, Kamarou Leadi a publié un essai intitulé «Le management des organisations syndicales en Afrique» en décembre 2011 aux éditions Ibidun à Paris en France.
«J’ai constaté que les organisations syndicales sont mal gérées par les responsables syndicaux au plan technique», a fait remarquer l’auteur Kamarou Leadi. En matière de gestion relative à la constitution du syndicat, déclaration du syndicat et à la présentation du syndicat à l’employeur, les responsables observent trop peu les exigences et les formalités nécessaires. D’habitude certains responsables pensent que c’est une organisation adversaire de l’employeur, que le syndicat est contre le patron. L’écrivain précise que la vocation d’un syndicat n’est pas d’être un adversaire ou d’aller en guerre contre l’employeur. «Le management des organisations syndicales en Afrique» s’est donc évertué à faire constater les pratiques à bannir avant de conseiller les bonnes. Pour créer une organisation syndicale, il faut respecter les lois nationales et les normes internationales. Notamment, selon les dispositions en la matière, un groupe d’employés se met ensemble au sein d’une entreprise et commence par se doter d’un statut et de règlement intérieur pouvant être approuvé et validé à un congrès constitutif. Viennent ensuite les formalités administratives (déclarations au ministère de l’intérieur, à la direction générale du travail et au directeur de l’entreprise). Certes, ajoute l’ouvrage la convention 27 du Bit stipule que la création d’un syndicat est sans condition préalable, mais à condition de respecter la légalité.
Mais il est remarqué à regret qu’à peine le syndicat se constitue que leur premier acte est le sit-in ou marche de protestation. Cela est illégal, car lorsque ça commence de cette manière, la direction de l’entreprise a du mal à accueillir le syndicat parce que son premier constat avec lui est sur fond de guerre. L’autre chose, quand le syndicat commence avec le mouvement de protestation, en cas de conflit devant les conduire devant le juge , celui-ci n’arrive pas à prouver son identité. En effet, l’identité, ce sont les documents fondamentaux, la déclaration et le numéro ayant sanctionné l’enregistrement de la déclaration, le journal officiel. Lorsque toutes ces formalités ne sont pas remplies qu’en cas de licenciement, le juge est saisi, le syndicat est dérouté. Or, si celui-ci avait observé un instant la patience, la méthode et le tact conseillé en action syndicale pouvait simplement gagner le procès. Si cet état de chose continue, c’est parce que les centrales et confédérations syndicales d’apporter leur soutien au syndicat sans prendre la peine d’observer ces préalables. L’auteur Kamarou déplore qu’au Bénin, on crée de syndicat guerrier. Et avec le syndicat guerrier, l’employeur est braqué et ne veut plus en entendre parler. Un autre aspect sur lequel l’écrivain a attiré notre attention est que, les responsables syndicaux ne prennent pas connaissance des textes régissant en la matière. Or ajoute-t-il le terrain des conflits entre employeur et employé est lié aux textes. Kamarou conclut que son souhait est que les organisations syndicales respectent la légalité et ce faisant, ils réussiront leur action, celle de défendre leurs intérêts et de contribuer au développement de leur société.