Hier dimanche, Adolphe Kpatchavi, Docteur en socio-anthropologie a été reçu sur l’émission dominicale « Débats actuels » de la chaîne de télévision privée, Golfe Tv. Au cœur des échanges, le regard socio-anthropologique du recours aux soins au Bénin était.
C’était l’occasion pour l’homme de se prononcer sur l’interdiction de publicités aux tradithérapeutes. Le gouvernement garant du mieux-être des Béninois est dans son rôle en interdisant la publicité aux tradithérapeutes à cause des ‘’brebis galeuses’’. Mais cette interdiction est un frein à la valorisation des fruits de recherches des ’’honnêtes’’ tradithérapeutes. Et surtout, ce sera très difficile de faire suivre aux tradithérapeutes, une démarche de la médecine moderne car la médecine traditionnelle a ses réalités et sa démarche propre à elle. C’est la quintessence de la sortie médiatique du Dr Adolphe Kpatchavi sur Golfe tv hier. Pour l’invité qui récemment a effectué une étude sur les recours aux soins par les populations dans certaines régions du Bénin, le paysage des soins au Bénin est caractérisée par deux visages. Le premier qui est celui officiel, est ce qui est recommandé par l’Etat et dont la politique émane du pouvoir public. Le second qui est d’ailleurs le plus fréquenté, est le réel. A ce niveau, plusieurs acteurs dont les tradithérapeutes entrent en jeu avec la médecine traditionnelle et les croyances. En effet, selon le socio-anthropologue, les populations du Bénin accordent encore une importance à la vertu des plantes. Conséquence, elles préfèrent plus aller vers la médecine traditionnelle. Quant aux questions de la complémentarité entre les deux formes de médecine, il pense que ce n’est pas pour maintenant car rien n’est encore officiel au Bénin dans ce sens. Et d’ailleurs, cette complémentarité paraît quasiment impossible car le traitement d’un patient, débuté par un médecin moderne ne saurait être achevé par un tradithérapeute. Pour lui, il faut aller vers une autonomisation du système sanitaire béninois en considérant les réalités locales et en valorisant les tradithérapeutes béninois. Ce qui ne saurait faire en interdisant la publicité au secteur de la médecine traditionnelle. Le docteur Adolphe Kpatchavi a terminé son intervention par un plaidoyer. II souhaite que les savoirs endogènes soient documentés et que les fruits de recherche des scientifiques béninois soient exploités pour le bien-être des Béninois.