Le Togo s’enflamme. Après le Nigéria, c’est le voisin de l’ouest qui reprend avec l’escalade de la violence.
Ici, ce n’est ni une organisation djihadiste qui fait trembler le pays, ni des syndicats défendant l’augmentation du prix de l’essence comme c’est le cas en début d’année chez le voisin de l’est.
Ici, c’est une revendication politique qui déclenche l’ire de milliers de militants de l’opposition. Une affaire de loi électorale que le pouvoir-Rpt aurait taillée à sa faveur pour damer le pion aux forces politiques de l’opposition meurtries dans leur peau depuis la dernière élection présidentielle où le candidat Faure Gnassingbé a gagné. Depuis, l’Alliance des forces du changement(Afc) de Jean Pierre Fabre qui incarne désormais la force de l’opposition après le ralliement au pouvoir de l’Ufc de Gilchrist Olympio, a pris la tête des contestations populaires dans ce pays. Des mois durant, les militants de l’opposition ont occupé les rues de Lomé pour contester cette parodie d’élection. Mais l’usure du temps et la paupérisation accrue des manifestants ont fini par faire tomber la protestation populaire. Peu à peu, le mouvement a commencé par s’essouffler pour finir par être complètement abandonné. Mais comme un malheur ne vient jamais seul et que ce pays semble être abonné à des crises et des soulèvements cycliques, une petite polémique autour de la loi électorale peut bien être source de contestation et de conflit. Et c’est d’ailleurs ce qui s’est passé avec des forces politiques de l’opposition qui se sont constitués en un groupe dénommé « Sauvons le Togo ». Ce groupe est constitué de militants de l’opposition et d’activistes des droits de l’homme. Mais en face, le pouvoir de Faure qui a donné jusque là le visage d’un pouvoir fréquentable a pris l’option d’utiliser la force pour dissuader des manifestants reconnus très teigneux. Comme au temps de son père, le président a donné l’ordre de gazer les manifestants. Une chasse à l’homme s’est poursuivie dans les rues de Lomé. Selon l’Afp, plus de 53 personnes sont arrêtées alors que d’autres sont molestés. La violence des répressions policières contre les manifestations a engendré des centaines de déplacés et désorganisé les familles. Selon des sources dignes de foi, certaines familles ont commencé à venir vers le Bénin pour se mettre à l’abri.
Faure Gnassingbé qui passait jusque-là pour un président pacifique et un démocrate bon teint a fini par afficher à la face du monde son vrai visage. Comme son père, il a décidé d’enflammer le Togo. Pourtant cette réaction violente pouvait être évitée par un président qui donnait l’impression d’être préoccupé par la construction d’un nouveau pays, avec des réformes dans les secteurs névralgiques pour donner une chiquenaude à la construction de l’Etat. Au fil des mois et des années, il a commencé à rassurer les partenaires comme l’Union Européenne(Ue) et d’autres qui ont commencé à refinancer le porte feuille du Bénin. Mais les ambitions politiques désormais dévoilées de Faure ont simplement livré la vraie nature de ce président qui marche résolument sur les plates bandes de son père. Du père au fils, pas grand chose n’a changé dans la gouvernance au Togo. Au Bénin voisin, on ne semble percevoir le danger qui se dessine sa frontière ouest.