La technocrate au langage guerrier

 

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Elle l’a exercé, son droit de réponse. Pendant les 1 heure et 30 min environ qu’a duré l’émission zone Franche de ce dimanche, la ministre du travail, Mêmouna Kora ZaKi, a apporté point par point la contradiction aux affirmations faites par le Secrétaire général de la Confédération des syndicats autonome (Csa), Dieudonné Lokossou le dimanche dernier sur la même émission. Dans le fond, durant l’entretien, la ministre du travail a donné l’impression de quelqu’un qui maîtrise son sujet.  Citant souvent des exemples de la sous région et se référant aux textes pour étayer son argumentation, Mêmouna Kora Zaki a tenté de démontrer qu’elle est une vraie technocrate de ‘’l’administration du travail’’. A la fin de l’entretien, on a pu retenir que le dialogue social n’est pas en panne, les handicapés ne sont pas marginalisés, au Bit la ministre n’a pas fait la publicité d’une centrale, la liberté syndicale doit s’exercer dans le cadre tracé par la loi et « il n’y a pas péril en la demeure.» Seulement, pour ce qui est du ton, Mêmouna Kora Zaki a raté le coach. Pour une autorité de sa trempe, on aurait voulu de sa part, plus de tempérance et moins d’agressivité. Le regard courroucé a certains moments, elle a fait des déclarations qui contredisent cette impression d’une ministre efficace et courtois qu’elle a toujours donnée. « Ils ont dit que je suis locataire du ministère du travail. Eux qui sont propriétaires de la bourse du travail avec titre foncier, ils n’ont qu’à rester là », a-t-elle déclaré réagissant à la déclaration de certains syndicalistes.  Parlant de la question des handicapés, elle a affirmé : « Avant de faire la morale aux autres, il faut balayer devant sa propre maison. Des ministères ont des handicapés dans leur personnel. Mais à la bourse du travail les syndicats ont un personnel, allez vérifier pour voir combien d’handicapés ils ont. » « J’invite les syndicalistes, poursuit-elle, à recruter des handicapés avant de venir faire du bruit, crier, crier pour … mon ministère n’est pas un ministère de bruit. « En quoi il y a urgence », a-t-elle lancé lorsque les animateurs de l’émission ont évoqué le fait que les syndicats considèrent la question de la prime d’incitation à la fonction enseignante comme un sujet sur lequel la commission permanente de négociation gouvernement syndicat devrait se pencher en urgence. Et durant toute l’émission, la ministre était comme sur la défensive. Elle aura sans doute réussi à apporter ses clarifications. Mais en le faisant avec un ton agressif, elle devient une technocrate au langage guerrier. 

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