Les fidèles de la mosquée Nourou Dine d’Agori Plateau passent actuellement un mauvais début de carême. Au lieu de rester dans la piété requise pour ces moments, ils sont contraints d’arbitrer la persécution dont est victime leur imam Moutawakil Boukary et qui a amené certaines personnes à le « déposer ». Mais ce dernier, rencontré, avoue ne rien perdre. Ni les fidèles, ni son titre d’imam.
«Ce qu’ils ont écrit, c’est du faux et usage de faux ». Cette déclaration est celle de l’imam Moutawakil Boukary. Depuis quelques jours cet imam très côté sur la place fait l’objet d’une vilaine cabale médiatique orchestrée par une frange de fidèles avec à leur tête une dame, prétendument propriétaire de la parcelle sur laquelle est construite cette mosquée. Les détracteurs de l’imam ont dans un premier temps créé une crise artificielle en opposant les comités de gestion les uns aux autres. Puis un jour, cette dame, une ex-députée déclare que l’imam ne doit plus mettre pied dans la mosquée. Elle et ses affidés lui reprochent une opacité dans la gestion des ressources de la mosquée. Sur ces accusations, l’ecclésiaste affirme qu’il ne fait que subir les mêmes tribulations que tous les prophètes et que l’image du prophète Mahomet il fait son « hégire ». La preuve, dit-il, depuis qu’il a été chassé, les fidèles l’ont suivi dans la nouvelle mosquée qu’il s’est créée. « Tous les fidèles m’ont suivi et la dame est obligée de demander pardon aux fidèles pour venir à la mosquée. Ceux-ci lui ont répondu qu’ils suivent leur imam et non la mosquée », déclare-t-il. Son titre d’imam, il le garde à vie. Lui qui a fait de hautes études en islamologie et qui a bourlingué dans plusieurs pays du monde. Concernant le domaine qui a servi à construire la mosquée, l’imam affirme qu’il a été donné à la communauté musulmane par un fidèle auquel la « prétendue propriétaire » se mariera plus tard. « Mais c’est moi-même qui ai élévé les murs, monté la mosquée et les minarets », nous a-t-il confiés. Sur l’accusation phare de mauvaise gestion, l’imam répond : « Je ne touche pas à leur argent. Je ne prend ni Sadaka, ni les dons. Je ne sais pas combien le trésorier a dans son compte », dit-il avant de promettre combattre ses ennemis jusqu’à leur dernier retranchement.