A quelques jours du démarrage de l’examen du baccalauréat, les candidats font les derniers réglages, malgré le stress qui, déjà, gagne les esprits. Constat
Collège d’enseignement général de Houéyiho, ce mercredi 04 juillet. Il est 14 heures. Dans une salle du bâtiment C, l’heure est à la concentration. Il faut se mettre à jour pour affronter les épreuves dès lundi prochain. Une dizaine d’élèves des terminales C et D font quelques exercices. Au tableau, Michel Favi, le chef de file donne des explications sur les notions de ‘’nombres complexes’’, l’une des situations d’apprentissage les plus délicates des sciences mathématiques. La tension est très vive, puisqu’il fallait s’accorder sur une formule qui devait permettre de résoudre le nœud d’une question. Mais le suspens n’aura duré que quelques minutes. La situation a été en effet vite décantée et le sourire regagna les visages plutôt serrés au départ. «En mathématiques comme dans beaucoup d’autres disciplines, nous avons eu les trois dernières situations d’apprentissage en polycopie… on a donc pas eu le temps de les assimiler comme cela se doit», confie Michel, 2ème délégué du Ceg Houéyiho. L’heure est donc grave et chacun se démerde à sa manière et comme il l’entend pour avoir le minimum de bagage avant le jour fatidique. Selon un autre candidat, apparemment plus jeune que ses camarades, les grèves perlées ont pris tout le temps des cours et les enseignants, quelque soit leur volonté, ne pouvaient jamais conduire le programme jusqu’à son terme. Ces candidats semblent ainsi abandonnés à eux mêmes face à leur destin, dans un sentiment où tristesse et angoisse semblent se côtoyer… « Franchement je ne suis pas en mesure de vous dire si je suis prête ou pas… tout ce je sais c’est que nous sommes les seuls à payer le prix de l’imprudence aussi bien de nos dirigeants aussi enseignants que syndicalistes, qui ont passé tout le temps à se quereller sur ce qui pouvait quand même se régler par le dialogue… et c’est dommage», se désole une candidate.
A défaut d’une année blanche…
Selon Cosme Adjiguidi, professeur des Sciences de la vie et de la terre (Svt) au collège d’enseignement général de Houéyiho, la faute incombe à tous les acteurs du système éducatif, qu’il s’agisse des dirigeants, enseignants grévistes et parents d’élèves, intervenus au dernier moment pour jouer aux sapeurs pompiers. Du coup, il fallait compresser le programme pour tenir dans le temps. «Quoi qu’on fasse, cette situation aura de graves répercussions sur plusieurs générations… », a t-il affirmé. Pour lui, les élèves ayant été formés sur de ‘’l’à peu près’’, n’auront pas les aptitudes nécessaires pour donner un enseignement de qualité à leurs élèves, au cas où ils seraient aussi appelés à enseigner. «…et ainsi de suite, c’est toute une génération qui s’égare». Selon le professeur Adjiguidi, l’idéal serait que les sujets de l’examen portent sur les premières situations d’apprentissage pour espérer de meilleurs résultats. Dans le cas contraire, une catastrophe pourrait se produire», a-t-il ajouté. La seule alternative des enseignants pour limiter les dégâts, c’est donc de former les candidats sur des méthodes rapides de synthèse qui puissent leur permettre d’assimiler plus facilement les notions les plus essentielles. Ainsi, même si l’année semble hypothéquée, ces apprenants n’ont d’autre choix que de participer à des séances de travaux dirigés …dans l’espoir de tirer leur épingle de ce jeu qui s’annonce très périlleux.
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