Le Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques a tenu un meeting hier au Chant d’oiseau, à Cotonou. A l’issue de la rencontre, leaders syndicaux, représentants de mouvements politiques et personnes ressources se sont engagés pour sortir le Bénin « du marasme actuel et d’une décadence programmée».
Une fois n’est pas coutume. Comme c’est le cas depuis mars dernier, le Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques, dirigé par le professeur Antoine Détchénou, était une fois encore au rendez-vous hier au Chant d’Oiseau, à Cotonou. Mais cette fois, c’est pour un meeting en lieu et place des conférence-débats habituelles. Meeting qui a connu la participation de plusieurs jeunes, notamment de étudiants venus de l’Université d’Abomey-Calavi, de responsables syndicaux, de personnalités politiques et de personnes ressources. Déclaration liminaires et d’engagement, lecture d’une pétition et d’une déclaration finale (dont l’intégralité est publiée à la page 4), sont les principales activités qui ont meublé ce meeting. C’est le professeur Antoine Détchénou qui a planté, en sa qualité de président du Front, le décor à travers sa déclaration liminaire. Dans cette déclaration, le professeur Antoine Détchénou a peint un tableau sombre de la situation actuelle du Bénin. «L’opérateur économique criblé d’impôts et pliant sous le poids du redressement fiscal, contraint à fuir le pays en délocalisant son entreprise ; l’autre opérateur spolié de tous ses intrants par des hommes en tenue bombardés en braqueurs et arraisonnant même un navire ; l’enseignant vilipendé, dénigré et considéré comme un vulgaire manœuvre, le douanier prétendument corrompu et enrégimenté perdant son droit de grève, le travailleur de la santé considéré comme un homme sans cœur, ou plutôt au cœur de pierre, insensible à la mort de l’innocent qu’il applaudit, que sais-je encore…» a fait remarquer le professeur Détchénou. Pour lui, le mal Yayi a infesté la totalité du pays et les Béninois, aujourd’hui sous-produits humains sont comme ces animaux dépeints par La Fontaine. C’est pourquoi, il faut «aujourd’hui une vigilance à tous les instants.»
Engagements
A tour de rôle, Gaston Azoua, représentant les organisations syndicales, Amissetou Affo Djobo de l’Alliance Abt, Janvier Yahouédéhou de Sursaut Patriotique et Karim Rafiatou, ancienne ministre critique à l’égard du pouvoir ont pris l’engagement de mener le combat au côté du Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques. Gaston Azoua martèle : « Ce meeting, nous en organiserons davantage pour dire non à la dictature ». Amissetou Affo Djobo précise : « au nom de l’alliance Abt, je dis notre engagement pour la restauration de la démocratie et la bonne gouvernance. Et notre engagement n’est pas à monnayer ». Yahouédéhou propose : « La Lépi est incorrigible. Ce qu’il faut pour les élections de 2013, c’est une liste ad’ hoc. La solution à la situation du pays n’est pas un forum économique. C’est une nouvelle rupture. Il faut aller à une autre conférence nationale.» Et à Karim Rafiatou de galvaniser tout le monde : «la lutte continue. Au bout de la lutte, il y aura la victoire.»