Situation nationale : le cri de détresse des femmes

 

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C’était la seule voix qui manquait à la dénonciation de la mal gouvernance  actuelle. La voix des femmes. Hier, elle a pu se faire entendre. Au Chant d’Oiseau, une kyrielle de femmes, sous la houlette de l’ex-ministre Rafiatou Karim, ont dit publiquement leur amertume face à un pouvoir qui va de dérapages en dérapages et qui reste sourd à tous les appels.
Les femmes aussi entrent dans la danse de la dénonciation de la gouvernance-Yayi en vogue dans le pays. Hier au Chant d’Oiseau, elles ont abandonné bureaux, marchés, écoles pour répondre à l’appel d’une des leurs, Rafiatou Karim qui a décidé de porter la voix de ses sœurs. Au présidium, elle était entourée de Colette Houéto, de Amissétou Affo Djobo, de Symphorose Lakoussan et de Mme Daguia, toutes anciennes ministres ou députées. Après une présentation liminaire par  Amissétou Affo Djobo, c’est Rafiatou Karim elle-même qui lit la déclaration au nom de ces centaines de femmes. Elle part du constat que la situation sociopolitique  sujette à inquiétudes. « Que l’on appartienne à la mouvance présidentielle ou non, chacun peut constater que dans différents secteurs le pays s’essoufle au vu et au su des dirigeants qui continuent de nous dire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Parce que, plus que quiconque, les femmes vivent dans leur chair et dans leur âme des dysfonctionnements sociaux, il ne nous est plus possible de nous taire », constate-t-elle. Dans son analyse, elle affirme que l’environnement des affaires est morose et que aucun opérateur économique n’est fier de travailler au Bénin. Sur le plan de la gouvernance, elle reste autant critique : « je ne suis pas la première à constater que dans notre cher Bénin aujourd’hui, le dialogue et les débats d’idées sont pratiquement  inexistants. L’accès aux médias d’Etat n’est plus équitable pour les différents camps politiques. La Lépi s’est invitée dans ses récriminations contre le pouvoir. « La Lépi qui a servi à faire les élections présidentielles et législatives de 2011 n’est pas fiable. Nous devons la revoir, mais nous  devons être ensemble pour la revoir », a-t-elle ajouté. Elle invite les anciens présidents, les présidents des institutions et le médiateur de la république Albert Tévoédjrè pour qu’ils attirent l’attention du Chef de l’Etat sur les risques que la communauté nationale court depuis que les escalades ont commencé ».   Face à cette situation, plusieurs femmes ont réagi pour dire leur déception face à cette crise. « Je ne peux pas tout dire car je veux dormir en paix dans mon poulailler et manger du gari ». Une phrase pleine d’amertume, de déception et de peur qui gagne de plus en plus les femmes et que Yayi ne semble pas trop s’en préoccuper. Mais la voix des femmes devaient l’amener à être plus conscient de la situation. Sauf s’il a choisi de faire la politique de la « terre brulée » et de conduire le pays à une crise sans précédent.

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