En lieu et place de la conférence de presse de l’’Union Fait la Nation’’, c’est à une scène quasi insurrectionnelle orchestrée par des individus visiblement téléguidés qu’ont eu droit ceux qui ont fait le déplacement du Champ d’Oiseau de Cotonou hier vendredi.
« Champ d’oiseau » de Cotonou vendredi dernier. Prévue pour 14 heures, la conférence de presse de l’Union fait la nation a pris du retard. Car, la salle apprêtée à cet effet se remplissait progressivement. Et même les leaders de ce parti ont accusé du retard. Il sonnait environ 15 heures 30 et la salle était pleine, quand l’un des membres d de l’Union se saisit du micro et délivre le message suivant: «ceux qui ne sont pas des journalistes n’ont qu’à sortir de la salle et nous laisser tranquilles. Tout à l’heure nous allons vérifier les cartes de presse … ». Comme répondant à un mot d’ordre, un groupe de jeunes hommes et femmes (femmes enceintes y compris) s’est écrié : «Nous n’allons pas sortir, nous sommes aussi le peuple béninois et nous voulons écouter ce que vous allez dire», pouvait- on entendre. S’en est suivi un remue-ménage général. Une dame assise tapait avec toute sa force sur la table en disant : «nous n’allons pas sortir, nous n’allons pas sortir …… ». L’intervention de l’ancien ministre Gaston Zossou, de l’honorable Eric Houndété et autres ne servit à rien. Surpris et consternés par cette attitude de ces individus qui visiblement étaient prêts à en découdre avec tout le monde, les journalistes et les membres de l’Un ont vidé progressivement la salle. Chacun allait de son commentaire. «Dans quel pays sommes-nous ?», s’est fendu un journaliste. «Mais, on n’a pas une conférence publique ni un meeting», déclare un autre. Un autre encore lâche: «Des gens ont loué leur local et vous refusent l’accès, ou est le problème. C’est leur droit!». Le remue ménage se poursuivit dehors dans la cour du champ d’oiseau jusqu’aux abords de la voie pavée . Des groupuscules se forment et les commentaires vont bon train. Qui pour dire que c’est ce que le président a dit dans son entretien du 1er août diffusé sur la télévision nationale que se concrétise. Qui pour dire que les badauds sont dans un état second et qu’ils ont des armes sur eux. De vives échanges se mènent entre ces individus très excités et les ténors de l’Un.On entendit clairement l’ancien ministre Gaston Zossou vociférer et demander à l’un des fauteurs de trouble de le gifler s’il le pouvait. Les femmes scandaient à tue-tête le slogan «Yayi Boni oyé ! oyé » presque en transes. «Pourquoi vous ne pouvez pas le laisser finir tranquillement son mandat» ou «On vous a vu dans ce pays». Ce sont là des propos que tenaient ces individus. D’autres vont plus loin pour dire qui si on faisait appel à la police, ils verraient qui d’entre eux et les autres seraient traqués. Face, à cette situation et après plusieurs conciliabules, les responsables de l’Un ont commencé à vider les lieux un à un pour ne laisser la place qu’aux journalistes téméraires et aux badauds. On entend dire que la conférence de presse est reportée à une date ultérieure. Plus tard ,on apprend que les leaders de l’Un se sont repliés vers le domicile tout proche du président Bruno Amoussou où le Coordonnateur de l’Un, Lazare Sèhouéto a fait une déclaration à la presse.