Ajavon met à nu les contre-vérités et appelle le chef de l’Etat à protéger les opérateurs économiques nationaux

L’administrateur général de Cajaf Comon Ajavon Sébastien est sorti, vendredi dernier à Azalaï hôtel, de son silence et confond le  président de la République et l’administration des impôts…

Publicité

« Je lui (Boni Yayi) demande de faire confiance aux chefs d’entreprises». Tel est la conclusion faite, dans la matinée d’hier vendredi à la salle Béhanzin de Azalaï hôtel, sis  à Ganhi, le quartier des affaires, par l’administrateur général de Cajaf Comon Sa, Sébastien Ajavon, qui était face à la presse. Après l’affaire de redressement fiscal dont sa société à fait l’objet et un long silence, il a décidé de délier sa langue pour donner sa part de vérité.  Visiblement, c’est la longue interview du chef de l’Etat accordée la veille à trois confrères de la presse audiovisuelle et  diffusée le 1er août dernier qui l’a fait sortir de ses gonds.  Et pour cet exercice, il n’est pas allé par quatre chemins pour montrer à l’opinion publique que sa société est victime d’un redressement arbitraire qui peut s’assimiler à un harcèlement. D’entrée, Sébatien Ajavon a tenu à donner les raisons qui l’ont poussé à sortir enfin de son silence. «En ma qualité de président du patronat du Bénin, j’avais fait l’option de ne pas me prononcer sur  ce qui convient d’appeler l’affaire des trente cinq milliards en laissant le soin à mes collaborateurs de vous apporter les éclairages techniques nécessaires». Mais, au regard de la tournure donnée à ce dossier depuis le 1er Août passé, «je me dois enfin de dire ma part de vérité». Le groupe Cajaf Camon et son premier responsable «que je suis» ont été présentés comme de vulgaires voyous sans aucune vertu, «toute chose contraire à l’éducation familiale et religieuse que j’ai reçue». Et ceci venant du Chef de l’Etat est assez grave et porte atteinte à la crédibilité du groupe et de son administrateur général au plan international. Pour Ajavon, tous ceux qui parle du dossier «ne le maîtrisent pas du tout ou alors sont de mauvaise foi» et font donc de la diffamation avec une méchanceté déconcertante. Assez serein, décidé à en finir avec cet état de chose et dans une salle trop exigüe pour contenir les hommes de média, les employés de la société et autres curieux, Sébastien Adjavon a donné sa version des faits.
Car, «c’est à croire que Cadjaf Comon a une valeur préférentielle qu’on lui fait lors du dédouanement». Et pourtant, la valeur qu’utilise aujourd’hui cette société pour dédouaner les marchandises est de 622 franc le kilo net. Et «ce n’est pas seulement Comon qui  sont astreints à ce montant ; tous les membres de ce secteur, poursuit-il, payent la même chose. Cela veut dire que même celui qui importe un conteneur  l’année,  paie la même chose que Cajaf Comon.

L’affaire des 35 milliards

«Je les défie de montrer une seule déclaration où j’ai payé un franc moins que les autres», s’est fendu Ajavon avant d’ajouter « on va dire au Chef de l’Etat que nous payons 200.000(deux cents mille francs) sur une marchandise de 70 millions». «Ce seul secteur (celui des produits congelés) représente 20 à 25% des recettes de l’Etat». A propos de la Tva, il confie que c’est juste une taxe intérieure et trouve que les cadres qui entourent le président lui ont menti et sont en train de le trainer, lui Ajavon dans la boue. Selon lui, la Tva s’impose seulement aux marchandises consommées au Bénin.  «Nous avons paye la Tva au cordon douanier et la-dedans nous avons réclamé environ 13 milliards depuis 2009 et personne n’a refusé». Or la loi en la matière dit que dès que la demande est faite vous avez trois mois pour être remboursé à 80% cash. Mais «ça a traîné jusqu’à juin 2010 et on va interdire aux douaniers de nous faire des déclarations de réexportation, arbitrairement». Et quand l’affaire a été porté devant la justice qu’on dit «ah, il a osé, il faut lui coller quelque chose». Maintenant on veut annuler le redressement. «Est-ce qu’on doit à l’Etat et il l’annule», s’interroge l’administrateur général. «On m’a redressé pour des marchandises hors taxes», martèle-t-il. Pour la Tva seulement, la société a payé 11 milliards 103 millions en 2009, environ 12 milliards 867 millions et  12 milliards 732 millions en 2011.

Par ailleurs, une notification lui a été faite, faisant état de ce que le redressement est réduit à 32 milliards à cause de certaines erreurs. «On dresse le fisc pour vous accabler».Dans ces conditions, personne ne va investir au Bénin. A preuve,  depuis que le Chef de l’Etat est venu au pouvoir aucun investisseur étranger n’a investi au Bénin, martèle-t-il. Ceci à cause du mauvais climat des affaires. Le président du patronat pense que seul le respect des engagements pris peut permettre un développement du pays. Et «la constitution n’a pas prévu une dictature de développement» ajoute-t-il, pince sans rire,faisant allusion aux propos tenus par le chef de l’Etat. Alors, il lance un appel à Boni Yayi afin qu’il évite le déluge et le pire au lieu de s’acharner sur les opérateurs économiques. Car «vous avez le devoir de nous protéger», conclut-il sur un ton de supplication.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité