Coup dur pour le Bénin et pour Le Mans football club. Le défendeur central béninois, Khaled Adénon vient d’être suspendu pour douze (12) mois par la commission de discipline de la Fifa la semaine dernière.
Dans la vie et en toute chose, nul n’est indispensable. Mais, pour le public sportif béninois, les supporteurs de Le Mans Fc, le club manceau, pour les fans de l’international béninois Khaled Adénon et pour lui-même, la journée du mercredi aura été une bien sombre journée. Non pas par une blessure, un mauvais geste en championnat de France, un déboire extra sportif ou autre mais par la suspension de l’ex sociétaire de l’Asec d’Abidjan par la Commission de discipline de la Fédération internationale de football association (Fifa). C’est une décision lourde de sens pour Le Mans FC qui vient d’être prise par cette commission de discipline de l’instance faîtière du football mondial. Cette suspension est valable pour tous les matches, qu’ils soient nationaux ou internationaux, amicaux ou officiels.
Coupable pour avoir violé la norme
Dans un communiqué, le club sarthois (Le Mans fc) explique que «cette décision est motivée par des voies de fait à l’égard de l’arbitre lors du match Rwanda – Bénin (1-1) disputé le 10 juin 2012». Un match comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde Brésil 2014 et durant lequel Adénon avait été expulsé. Il a été donc «déclaré coupable de voies de fait à l’égard de l’arbitre», précise le communiqué de la Ligue de Football Professionnel (LFP) de France. En effet, alors qu’on jouait les dernières minutes du temps réglementaire, l’arbitre de la rencontre sanctionna une faute sur un joueur local dont l’auteur était Khaled Adénon. Cette sanction était accompagnée d’un carton rouge qui a révolté le Béninois. Ce dernier s’en est pris avec vigueur et rage mais verbalement à l’arbitre. Ce qui est contraire au règlement de la Fifa qui estime que l’arbitre est le seul maître du terrain et toute décision prise par lui est sans reproche de la part des joueurs. C’est donc cette attitude qui a indisposé la commission de discipline de la Fifa. Face à sa suspension internationale, le défenseur béninois ne pourra jouer en championnat lors des douze (12) prochains mois. «La Commission de Discipline de la LFP prend acte d’autre part que cette suspension s’étend à tous les matches, qu’ils soient nationaux ou internationaux, amicaux ou officiels.»
Adénon fait appel
L’international béninois n’entend pas rester là. Il a déjà affiché sa volonté de faire appel de cette décision. Dans la semaine, après avoir discuté avec son entourage et son avocat, le joueur fera appel. Le Mans FC précise via un communiqué avoir «pris acte de cette décision et de la volonté de Khaled Adénon d’en faire immédiatement appel» tout en affirmant que «le club défendra également ses intérêts afin de ne pas avoir à subir préjudice d’une sanction prise à la suite d’un match international qui ne le concerne pas directement». De son côté, la Fédération béninoise de football (Fbf) a aussi pris acte et entend appuyer le joueur dans sa démarche.
Un excès de zèle
La Fifa, à force de paraitre comme une machine à tout broyer, en fait un peu trop. Certes, l’attitude de Khaled n’est pas un exemple pour les jeunes footballeurs qui pullulent dans les centres de formation et dans des quartiers à travers le monde mais la sanction de la Fifa est exagérée car, le joueur n’a pas porté atteinte à l’intégrité physique de l’arbitre de la rencontre Rwanda # Bénin. De ce point de vu, cette sanction est excessive. On ne peut pas accepter, sous prétexte que cette instance faîtière du football mondial est toute puissante, que de telle chose passe inaperçue. On a vu, même si c’est à un échelon inférieur, des joueurs criés avec véhémence sur l’arbitre, contestés de façon énergique l’arbitrage, mais personne n’a donné ce genre de sanction. C’est le cas de Didier Drogba lors de la demi-finale retour de la ligue européenne des clubs champions en 2009. A la fin du match qui opposait son club Chelsea et le Fc Barcelone, l’attaquant ivoirien a poursuivi l’arbitre Ovrébo jusqu’aux vestiaires en protestant violemment comme au cours du match. Dans un autre contexte, lorsqu’on parle de lutte contre le racisme dans les stades, (sauf trou de mémoire) jamais la suspension n’a été aussi sévère (sauf trouble de mémoire). Et pourtant le racisme est plus condamnable que ce qui s’est passé à Kigali ce 10 juin. Mais alors, pourquoi on s’est fendu d’une telle sanction? Peut-être parce que Adénon n’est pas un joueur de la trempe de Samuel Eto’o ou de Didier Drogba ou parce qu’il vient d’un tout petit pays comme le Bénin.
