Le président par intérim du Ghana John Dramani Mahama a effectué une visite au Bénin vendredi dernier. Dans cet entretien, il revient sur le bien-fondé de sa visite au Bénin et fait le point de la situation politico-économique dans son pays.
Quel est l’objectif de votre visite en terre béninoise?
Je suis venu remercier le chef de l’Etat béninois pour ses deux visites après l’annonce du décès de notre feu président John Atta Mills. J’ai fait le tour des Etats qui nous ont assistés lors de cette cérémonie. J’étais donc en Côte d’Ivoire, ensuite au Burkina Faso, au Togo, au Nigeria et présentement au Bénin. J’apprécie la solidarité qu’affiche le Bénin à notre endroit. C’est aussi une opportunité pour nous d’échanger sur notre coopération économique et surtout sur l’énergie électrique. Depuis la construction du barrage d’Akossombo, le Ghana fournit une partie de l’énergie au Togo et au Bénin mais nos besoins énergétiques ont augmenté à cause de notre croissance économique. Ceci affecte le taux d’électricité fourni à nos pays frères. Nous avons discuté des mesures à prendre pour augmenter le taux d’électricité au Bénin. Nous nous investissons pour atteindre cet objectif. D’ici octobre nous allons avoir une augmentation de 300 mégawatts, suivie d’une autre augmentation de 400 mégawatts vers la fin de l’année prochaine. Les besoins énergétiques au Ghana s’élèvent à 2300 mégawatts tandis que nous ne produisons que 2100 mégawatts pour l’instant. Le surplus que nous aurons sera exporté vers nos pays frères. Nous voulons faire du Ghana un pays qui exporte aussi l’énergie, mais cela sera après avoir satisfait nos demandes. Une réunion aura lieu entre le Ghana et le Bénin probablement le 25 ou le 27 de ce mois dans le cadre de la coopération entre nos deux pays. Nous allons surtout mettre l’accent sur les autres régions du Bénin qui sont en manque d’électricité.
Quel est la situation politico-économique actuelle au Ghana?
L’année dernière, le Ghana était le pays qui évoluait le plus en matière d’économie. Cette année nous avons maintenu le cap. Si nous continuons d’évoluer comme ceci, notre économie aura connu une double croissance d’ici 6 à 7 ans, ce qui va favoriser la création d’emploi dans le pays. Nous étions l’un des pays les moins avancés mais nous avons connu une forte progression. Nous souhaitons aller au-delà de notre taux de croissance, ce qui fera de nous la puissance économique de l’Afrique. Comme vous le savez, nous produisons le pétrole et nous sommes censés en produire jusqu’à 120.000 barils par jour. Cependant nous avons quelques problèmes techniques en ce qui concerne le pompage au niveau de quelques puits de pétrole. Mais nous essayons d’y apporter des solutions. Présentement nous produisons 80 à 90.000 barils par jour. Cette année, nous avons découvert d’autres gisements qui seront exploités au plus tard en 2014. Une fois développés, ces nouveaux puits nous donneront 100.000 barils de plus, ce qui va amener le Ghana à produire 220.000 barils par jour. Presque chaque mois nous faisons des découvertes de potentiels de puits de pétrole qui sont évaluées. Nous ne nous contentons pas d’exporter le pétrole mais de faire du Ghana le cœur des industries de pétrochimie en Afrique de l’ouest. Dans ce cadre nous venons de signer un accord avec une compagnie indienne qui viendra établir une société d’engrais pour satisfaire notre demande nationale et le reste sera exporté vers l’Inde en échange de devises étrangères.
En attendant l’élection présidentielle, quelles sont vos ambitions directes pour le pays?
Nous visons installer du matériel qui facilitera la transformation du gaz. La construction de ces infrastructures est déjà en cours. C’est l’un des projets que le feu président Atta Mills a commencés. Il était en Chine avant son décès pour faire des prêts pour démarrer cette construction. Nous visons donc achever cette construction l’année prochaine qui nous donnera 1000 mégawatts après la transformation du gaz. Pour le type d’industrie que nous visons au Ghana, nous avons besoin de plus d’électricité à un bas prix pour encourager les industries qui viendront s’installer. Nous avions des problèmes avec notre monnaie qui avait perdu sa valeur.Mais nous avons appliqué des mesures qui lui ont permis de commencer à regagner sa valeur depuis quelques semaines. Le Ghana est en de bonnes mains. Notre feu président a promis au peuple ghanéen que les élections seraient organisées dans la paix et je promets de tenir sa promesse. L’élection de cette année sera la meilleure et la plus pacifique jamais connue au Ghana.
La commission électorale continue d’enregistrer les noms de ceux qui vont voter et ça continuera jusqu’au 10 septembre. J’invite donc chaque Ghanéen à participer à l’enregistrement pour voter massivement le 7 décembre 2012. Je serais triste si ce n’était pas le cas pour quelques-uns.
Propos recueillis Par Maxwell Christopher
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