Le riz, le haricot, le sorgho, le mais, le soja et bien d’autres denrées alimentaires de première nécessité sont depuis quelques mois chères. Et le panier de la ménagère, déjà érodé du fait de la morosité économique, de plus en plus vide. Constat.
« Vide» est l’adjectif qu’il faut pour qualifier le panier de la ménagère après le tour effectué mardi dernier au marché Dantokpa, le plus grand marché du Bénin et l’un des plus grands de la sous région. Les prix des denrées alimentaires qui composent le plat quotidien de la majorité des Béninois ont connu une inflation. Le maïs, le haricot, le sorgho, le mil, le soja et autres voandzou connaissent tous une hausse de leur prix. Le prix maïs est passé de 200 à 225Fcfa, le voandzou de 700 à 900Fcfa. Si le haricot rouge passe de 450 à 550 Fcfa, le haricot blanc a doublé de prix passant de 550 à 1000Fcfa.
Dans les marchés secondaires environnants, le constat est le même. Les prix des produits vivriers ont été revus à la hausse avec une différence de 100 à 200F avec ceux pratiqués au marché Dantokpa. Nous assistons donc à une hausse générale des prix des denrées de grande consommation. Mais qu’est ce qui explique cette hausse généralisée des produits vivriers ? «L’exode rural», ont répondu la plupart des commerçantes rencontrées dans les marchés. Qui expliquent que du fait de ce phénomène grandissant dans notre pays, les champs de production de denrées alimentaires sont déserts. «Le nombre de paysans dans nos champs ne cesse de décroître. Et cela influence dangereusement la production», a précisé une commerçante. Avant que Adélaïde n’ajoute que «cette situation conduira notre pays et son agriculture à la perte ». A en croire Assiba une commerçante de haricot, l’exode rural n’est pas que la seule cause. Le délaissement du vivrier béninois au profit de l’ «or blanc» explique également la hausse des denrées alimentaires. Et, l’Etat doit revoir sa politique agricole car, « les gens ne mangeront pas le coton». A tout ceci, elles ajoutent les changements climatiques et les rançonnements dont font l’objet les transporteurs qui convoient les produits. Toutes choses qui contribuent l’«érosion» du panier de la ménagère.
Le panier de la ménagère de plus en plus vide
Certains consommateurs rencontrés dans ce marché n’ont pas caché leur amertume. « Cette inflation est pour moi un véritable casse-tête. Avec la crise économique actuelle, Dieu sait combien de Béninois seront en mesure de s’approvisionner jusqu’à la fin du mois si les prix de ces denrées n’étaient pas revus à la baisse », confiera Gervais un usager qui implorait la clémence d’une vendeuse de maïs. Quant au fonctionnaire narcisse, « le pays est aux abois. L’Etat n’a toujours pas révisé les salaires et les fonctionnaires de certaines catégories qui, jusque-là, faisaient face à la cherté au moyen de l’emprunt auront du mal à nourrir leurs familles avec cette inflation». « Je subvenais difficilement aux besoins de ma petite famille. Cette exagération de prix me conduira à l’abandonner si le feuilleton continue».
Quelques illustrations de prix de denrées alimentaires au marché Dantokpa
Prix de l’année 2011 Publicité
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Prix de l’année 2012 |
Mais 200 Fcfa |
225 Fcfa |
Haricot rouge 450 Fcfa |
550 Fcfa |
Haricot blanc 550 Fcfa |
1000 Fcfa |
Sorgho 250 Fcfa |
400 Fcfa |
Soja 250 fcfa 300 Fcfa |
400 Fcfa |
Voandzou 700 Fcfa |
900 Fcfa |
Mil 250 Fcfa |
400 Fcfa |
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