Le processus de correction de la Lépi vient d’être une fois encore saboté. Alors que tout allait bien, le groupe de travail vient d’apporter désordre et confusion en initiant une drôle de mission parlementaire pour, disent les auteurs, contrôler les villages créés et identifier des centres de vote. Mais à voir de près, cette mission parlementaire n’est qu’un artifice pour empêcher la réalisation au Bénin d’une Lépi consensuelle et fiable.
Du 1er au 14 Octobre, une mission parlementaire va sillonner le Bénin. Son objectif est de « contrôler dans chaque commune, les villages créés et pour chaque village l’application des critères retenus ». Plus spécifiquement, il est demandé aux membres des différentes délégations de « contrôler le respect des critères arrêtés de commun accord avec la commission des lois, critères qui ont été respectés dans les départements du Littoral, de l’Ouémé et du Borgou ». En termes clairs, les députés iront sur le terrain pour constater de visu l’existence de villages nouvellement créés. Ils doivent aussi identifier les centres de vote. A première vue, la mission est noble et on peut même s’en féliciter. Mais à l’analyse, on se rend compte qu’il s’agit d’un artifice pour endormir tout le monde et détourner tout le monde de l’obsession d’une correction réelle et profonde de la Lépi. Sinon comment des députés peuvent-ils constater l’existence d’un village ? Comment peuvent-ils sur le terrain délimiter les villages dont les populations varient entre 1000 et 7000 habitants selon le cas ? La mission paraît donc impossible et ressemble à une pseudo-mission dont les auteurs sont les seuls à connaître les vraies raisons. En effet, ce travail tel que défini dans le guide n’est pas possible à réaliser sur le terrain. Il s’agit donc d’un grossier montage pour endormir les députés de l’Un et les amener à « accompagner » simplement le processus jusqu’à son terme. C’est l’honorable Idji Kolawolé qui détecte les manœuvres subreptices du gouvernement.
L’exclusion et la trahison
Ce que l’honorable Idji Kolawolé dénonce d’abord c’est le fait que le guide exclut certains départements de la correction. Il s’agit des départements du Borgou, du Littoral et de l’Ouémé. Selon donc les initiateurs de cette loi, toutes les étapes de l’élaboration du processus de la Lépi ont été bien suivies dans ces départements. Ce qui n’est pas vrai. On se rappelle que c’est dans le département de l’Ouémé qu’il y a eu beaucoup de gens laissés sur le carreau. Les députés de l’opposition déplorent le fait que toutes ces dispositions ont été prises de façon unilatérale sans les consulter. Pour ces députés, la majorité présidentielle a d’autres intentions derrière la tête. Cette mission n’est qu’un artifice pour embrouiller tout le monde et faire sortir une autre loi qui circule dans les arcanes du pouvoir et qui sera imposée aux députés une fois que cette mission va prendre fin. En somme, conclue l’honorable Idji, le gouvernement n’a pas l’ambition de corriger la Lépi. Tout est fait exprès pour que rien ne soit changé dans la loi. En réponse à ces interpellations pertinentes, l’honorable Karimou Chabi Sika accuse Idji Kolawolé d’avoir créé des villages fictifs dans sa commune natale de Kétou. Ce qui n’est pas vraisemblable lorsqu’on sait que le conseil communal de Kétou est composé majoritairement des Fcbe. La Lépi continue donc son chemin de croix. Comme le souhaite si bien la majorité qui règne sur l’Assemblée nationale.
Laisser un commentaire