Environ cinq mois après son entrée en vigueur, l’arrêté du préfet des départements de l’Atlantique et du Littoral rendant obligatoire le port du casque pour les usagers d’engins à deux roues peine à être effectif. Et frise, à mesure que les jours passent, un véritable poisson d’avril.
Le 1er avril connu pour être une journée de blagues, semble avoir été préjudiciable à l’arrêté préfectoral instituant le port obligatoire du casque aux usagers d’engin à deux roues dans les départements de l’Atlantique et du Littoral. Entrée en vigueur le 1er avril 2012, le «rêve» du préfet Placide Azandé de voir les populations des deux départements sous son autorité mettre le casque une fois sur un engin à deux roues est loin d’être une réalité. Les premiers jours, la mesure a été partiellement suivie. Mais après, rien. La décision préfectorale semble avoir fait long feu et les populations ont renoué avec leurs anciennes habitudes au risque de leur vie. Dans les rues, les motocyclistes et autres usagers d’engin à deux roues circulent allègrement sans casque. «J’ai plus mis de casque depuis fait plusieurs mois», affirme Marius au guidon de sa moto mate. «Moi, depuis deux mois», ajoute Jacob, un autre motocycliste qui a pourtant un casque accroché à l’arrière de sa «Dayang». Mais pourquoi la mesure peine à être une réalité ? «C’est l’ignorance et l’inconscience de bon nombre de motocyclistes» pense Maximilien, un enseignant dans un collège de la place. Mais pour Marc-Aurel, les raisons de l’échec de la mesure ont pour nom «impréparation» et « manque d’organisation». «On n’a pas faire de sensibilisation sur le port du casque et un matin on veut nous l’imposer», explique-t-il. Avant de faire remarquer que «les autorités n’ont pris aucune mesures ni de subvention ni de contrôle des prix de vente des casques sur le marché, laissant libre cours aux intérêts mercantiles des marchands». Il insiste également sur le fait qu’aucune norme concernant les casques n’a été prise. «Les gens ont tout mis sur la tête pour juste échapper à un éventuel contrôle des forces de l’ordre», a informé Marc-Aurel.
La morosité économique, une autre raison
S’il est vrai que des questions d’inconscience, d’ignorance et autres expliquent le non respect de l’arrêté préfectoral visant à réduire un tant soit peu le nombre de morts dans le rang des victimes d’accident, la morosité économique qui sévit dans le pays couplée de la cherté de la vie est une autre raison. «Il n’y a pas d’argent dans le pays. Depuis que je suis sorti ce matin, ce ne sont que deux clients que j’ai eu. Rien ne marche», se plaint Jean-Baptiste un conducteur de taxi moto. Qui dit ne pas savoir comment dans ces conditions de morosité économique, il pourrait acheter un casque dont les prix varient entre 5000F et 17 000F.
Les raisons variant d’un motocycliste à un autre et les jours passant, la décision préfectorale est, lentement mais sûrement est-on tenté de dire, d’être rangée dans le placard d’où elle a été tirée. Donnant du coup raison au grand nombre de conducteurs de taxi moto qui avaient affiché leur scepticisme quant à la durabilité de la mesure dont la date de mise en application frise un poisson d’avril.
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