Alors qu’il reste encore quatre ans de règne au président de la république, son régime qui a promis aux béninois la rupture avec les mauvaises pratiques de gouvernance comptabilise déjà plusieurs scandales.
Depuis la semaine dernière, l’actualité nationale est une fois encore marquée par une affaire de corruption au sommet de l’Etat. Pour faire aboutir son projet de construction d’un port sec à Tori Bossito, le promoteur du projet aurait payé des pots-de-vin à certains acteurs clé du système portuaire et de l’administration présidentielle. Selon les explications fournies par le ministre de l’économie maritime il y a quelques jours sur le plateau de la télévision nationale, l’opérateur aurait soudoyé à plusieurs millions de francs Cfa, le directeur général du port, le secrétaire général de la présidence, le directeur de cabinet du ministre de l’économie maritime. Informé, le chef de l’Etat fait pleuvoir les sanctions administratives. Le directeur général du port, le secrétaire général de la présidence et le directeur de cabinet du ministre de l’économie maritime sont limogés. Le secrétaire général du gouvernement est lui mis à pied pour un mois sans salaire. Cette affaire de corruption dans le projet de construction d’un port sec à Tori Bossito, est un énième scandale qui vient marquer le régime Yayi. Vénus au pouvoir en 2006 avec une victoire de 75% face à Adrien Houngbédji, le président Boni Yayi avait promis aux Béninois le Changement avec comme cheval de bataille la lutte contre la gabegie, la corruption et l’impunité. C’est désormais une illusion est-on tenté de dire au regard des affaires qui ont déjà éclaté sous l’ère Yayi. Au premier mandat du président Boni Yayi, le Changement a été marqué par trois gros scandales. Cen-sad, Machines agricoles, Icc services et Consorts. En cinq ans, trois grosses affaires. La moyenne, un scandale chaque un an et demi. C’était trop pour un régime qui a promis le changement des mauvaises pratiques, surtout au sommet de l’Etat.
Ton pied, mon pied
Paradoxe pour paradoxe. Le Changement est passé. Pour son second mandat, le Chef de l’Etat décide de refonder la république. C’est la Refondation. Cela consiste, selon les discours des hommes du régime, en la restitution de «nos valeurs éthiques, morales, religieuses, républicaines». On pourrait déduire de cela, l’intention du président de la république d’en finir avec les écueils qui ont marqué son premier quinquennat. Mais, moins d’un an après le début de ce second mandat, le dossier Pvi-ng éclate. Et tout comme les autres scandales, il fait perdre à certains ministres leurs portefeuilles. Et alors même que le dossier Pvi n’est pas totalement élucidé, bonjour affaire port sec de Tori Bossito. Pis, dans ce cas, on constate que l’administration présidentielle est touchée. Le scandale est donc venu de la maison du chef de l’Etat. Le Changement en cinq ans a été marqué par 3 scandales. La refondation en connait déjà deux et ce en moins de deux ans. C’est peut-être une malédiction pour le régime Yayi
Laisser un commentaire