Les syndicalistes sont enfin sortis de leur mutisme après les déclarations du chef de l’Etat le 1er Août dernier. Ils ont réuni les travailleurs, le vendredi dernier à la bourse du travail pour un meeting géant d’information et de protestation.
Plus qu’un simple meeting, c’est à une rentrée syndicale que les travailleurs et les hommes des médias ont été conviés ce vendredi. C’est en l’absence de certaines grandes figures syndicales du Bénin dont Pascal Todjinou de la Cgtb, Gaston Azoua de la Cstb et sous l direction du secrétaire Général de la Csa-Bénin, Dieudonné Lokossou que l’évènement s’est déroulé. Après son introduction, les autres responsables syndicaux ont, tour à tour, pris la parole. A l’unanimité, ils ont rejeté les accusations du chef de l’Etat qui les mettent au banc des accusés de ceux qui veulent déstabiliser la République. « Nous ne voulons pas de son pouvoir car il a seulement trois ans encore à faire », a déclaré Noël Chadaré et à Dieudonné Lokossou d’ajouter que « c’est au palais de la présidence que Boni Yayi doit chercher ceux qui prennent de l’argent chez les opérateurs économiques pour le faire partir et non dans le rang des syndicalistes ».
…fuite de responsabilité
La question de l’éducation n’a pas été occultée au cours de cette rencontre d’information des responsables syndicaux avec les travailleurs. D’ailleurs, elle en a été même le plat de résistance. A en croire les responsables syndicaux, ce ne son pas les propos du 1er Août du chef de l’Etat qui leur ont inspirés cette sortie mais ceux, venant toujours du chef de l’Etat, qui ont suivi. Il s’agit notamment de l’annonce du transfert des écoles aux communes. Une annonce faite dans les champs du coton. Selon le secrétaire Général de la Csa-Bénin, ce n’est pas dans les champs du coton que Yayi va annoncer une nouvelle de cette portée. « Mais s’il réalisait ce transfert, il signe ainsi la mort de l’école béninoise », menace Dieudonné Lokossou. Mais dans cette décision du transfert de l’école, le Secrétaire Général de la Cosi-Bénin lit une fuite en avant du gouvernement de Yayi car « c’est le devoir du gouvernement de former les enseignants, et de les payer. Seule la construction des salles de classe peut être confiée aux communes » a-t-il indiqué.
Medjico, la nouvelle piste des enquêtes sur Dangnivo
Plusieurs autres sujets ont été évoqués au cours de la séance. Il s’agit des déclarations de menace du jeune turc Medjico qui fait de lui, aux dires des syndicalistes « la nouvelle piste des enquêtes sur le disparu Dangnivo », les défalcations opérées sur leurs salaires au cours de l’année scolaire précédente dont ils exigent la restitution au risque de paralyser la rentrée prochaine. Par ailleurs, les syndicalistes ont dénoncé la ‘’médiocrité’’ dont font montre certains organes de presse béninois en prenant partie pour un camp dans le traitement des informations. Pour finir, le secrétaire Général de la Fésyntra-Finances a exhorté les organes de presse, l’exécutif, le parlement et l’opposition à jouer chacun, correctement son rôle.
Laisser un commentaire