Depuis quelques mois, le passage supérieur de Houéyiho abrite un marché informel. Et cela, malgré les nombreuses opérations de déguerpissement menées par la mairie.
Passage supérieur de Houéyiho. Il est 12 h 30’ ce mercredi 19 septembre. En dessous, les gens sont de plus en plus nombreux. Le soleil déjà au zenith et ses rayons très contraignants ne laissant personne insensible. Le grand brouhaha est à la hauteur des activités qui s’y mènent. Un jeune discute avec un vendeur de bijoux. A côté, il y a un étalage de chaussures. Un peu plus loin quelques gens (hommes et femmes) achètent du riz pendant que d’autres en mangent déjà. Des vendeuses de pain étaient aussi présentes avec leurs marchandises. Au loin, les «approchez, approchez» d’une vendeuse d’ignames cuites accompagnées de pâtes alimentaires nous parvient. Le vendeur des médicaments de la médecine traditionnelle était assis devant son étalage. Quelques ‘’spécialistes’’ de pédicure manucure offraient leur service à ceux qui en demandent. Ainsi, se tient quotidiennement un marché informel sous le passage supérieur de Houéyiho. «Un lieu d’échange par excellence», affirment les vendeuses. Mais comment est-il né ? Maman Bignon, vendeuse d’«atassi» confie: «avant j’étais une vendeuse ambulante, chaque fois que je passe par ici, les gens venus se reposer m’appellent, alors j’ai décidé de m’y installer». «C’est ma mère qui m’a demandé de vendre ici car, elle a remarqué qu’un petit marché s’y développe», déclare Chantal, vendeuse de friperie. Si la plupart des vendeurs de ce marché étaient ambulants, certains comme Issa, vendeur de viandes grillées viennent d’ailleurs.
L’échec des actions de la Mairie
Face à ce qu’est devenu le quotidien de cet espace, les autorités municipales ont réagi. Elles opéraient des descentes inopinées sur les lieux, saisissaient les marchandises et renvoyaient tout le monde. «Avant, quand les agents de la mairie arrivent, ils confisquent nos marchandises que nous ne reprenons qu’après des heures de supplications», confie une vendeuse de riz. La principale raison avancée par les autorités municipales pour justifier leurs actions était que les vendeurs ne prenaient pas soin de rendre l’endroit propre le soir avant de rentrer chez eux. «Mais souvent, trois jours après nous revenons sur les lieux», fait savoir une vendeuse. Ces nombreuses descentes pour dissuader les vendeuses ont été vaines.
L’entente et la marche vers un véritable marché
Le jeu du chat et de la souris qui a caractérisé le rapport entre les commerçants du marché en dessous du passage supérieur de Houéyiho et les agents de la mairie a fini par une entente. «Désormais, nous avons pris l’engagement de rendre le lieu propre en nous organisant en séance de balayage», informe Léa vendeuse de bijoux. En plus, la mairie aurait délégué deux agents qui se chargent de collecter une somme de cinq cent francs chez chaque vendeur tous les samedis matins. Avec cette entente, les vendeurs se font de plus en plus nombreux en ce lieu dont la position géographique leur «permet non seulement de vendre aux stationnants mais aussi aux passants». Ainsi, petit à petit, le dessou du passage supérieur de Houéyiho, en plus d’être un lieu de repos, est en passe de devenir un véritable marché.
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