PPAAO et du PADA : la Banque mondiale et le Ministère de l’Agriculture au contact des réalités du terrain

Après deux jours d’intenses activités dans les locaux du Programme Cadre d’Appui à la Diversification Agricole (ProCAD), la mission de la Banque mondiale conduite par M.Kofi NOUVE, Chargé de Projet, est allée au contact des réalités des acteurs et partenaires des deux Projets PADA et PPAAO.

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 La mission était accompagnée de M.Dominique AFOMASSE, représentant le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche et de M.Yénakpondi Janvier CAPO-CHICHI, Coordonnateur National du ProCAD et de quelques uns de ses collaborateurs.

Au cours de cette visite de terrain, qui s’est déroulée du vendredi 07 au lundi 10 septembre 2012, la  mission de la Banque Mondiale a parcouru les localités de Adjohoun, Zagnanado, Glazoué, Tchaourou, Ina, N’Dali, Sirarou, Allada et Niaouli. Dans ces localités visitées, les discussions ont surtout porté sur l’état des lieux de la production des filières prioritaires des deux projets que sont l’ananas, le poisson, l’anacarde, le maïs, le riz et enfin le coton en ce qui concerne particulièrement le PADA.

Les producteurs d’anacarde attendent beaucoup du PPAAO et du PADA

Plus qu’un besoin, la vente groupée est désormais une nécessité pour le développement de la filière anacarde au Bénin, c’est le moins qu’on puisse dire après les séances de travail qui ont eu lieu avec les producteurs d’anacarde de Tchaourou et de  Sirarou dans le département du Borgou. La mission a rencontrés les producteurs de noix d’anacarde, des hommes et des femmes dont le regroupement en coopérative bat de l’aile. La vente groupée de noix de cajou est une réalité mais la majorité des producteurs hésite encore à rejoindre le groupe parce que très souvent contraints de vendre leurs productions en herbe aux commerçants auprès de qui ils prennent des avances pour l’entretien de leurs plantations. Le manque d’infrastructures de stockage capable de contenir les produits de tous les producteurs est un frein à la réalisation de cet objectif pourtant capital pour l’amélioration des revenus des producteurs. Quelques ONG actives dans le secteur comme ICA et DEDRAAS-ONG appuient les producteurs par des renforcements de capacités en ce qui concerne l’entretien des plantations pour de meilleurs rendements. Saka Paul producteur et Président de l’Union Communale des Producteurs d’Anacarde de Sirarou dit avoir doublé son rendement en appliquant ces enseignements reçus  que le PADA lui aussi s’emploiera à intensifier au cours des quatre prochaines années.

Les producteurs veulent des plants plus productifs  et se plaignent des insectes qui dérangent les plantations d’anacardiers. Aussi, a-t-il été suggéré que la recherche réfléchisse, à travers le PPAAO-Bénin, pour offrir à ces producteurs, les moyens d’arriver à bout de ces contraintes. Selon Virginie ASSOGBA MIGUEL, Chef Projet PPAAO-Bénin, la Recherche est à pied d’œuvre et a même déjà découvert, des arbres élites sur lesquels on peut prélever des greffons pour améliorer la productivité de la filière.

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La production du maïs a de beaux jours devant elle

Le maïs est, au Bénin, la spéculation phare du Projet de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO-Bénin) qui souhaite faire du Centre de Recherches Agricole zone Sud (CRA-Sud) basé à Niaouli, dans le département de l’Atlantique, un Centre de référence sur le maïs. Le CRA-Sud qui tend à devenir le Centre National de Spécialisation sur le Maïs (CNS-Maïs) est dirigé par Dr Adolphe ADJANOHOUN. Il a été conçu pour faire du Bénin, le foyer des technologies sur le maïs, la référence dans la sous-région en ce qui concerne le développement des technologies de production et de transformation durables et efficientes du maïs. A cet effet, le Centre bénéficiera à travers le PPAAO-Bénin, d’un certain nombre d’appuis notamment, la réhabilitation d’infrastructures devenues vétustes, le renforcement de capacités des chercheurs en termes de formation continue voire diplomante et le financement des programmes de recherche sur le maïs.

 La visite rendue au CNS-Maïs par la mission a permis de faire l’état des lieux et de constater que des actions sont déjà en cours dans le sens de la réalisation des objectifs du Projet.

Il convient de noter que dans le cadre de l’exécution du PPAAO-Bénin, il est prévu que tous les autres Centres de Recherches Agricoles sous la tutelle de l’Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB), les universités, les ONG et les centres internationaux de recherche agricole collaborent pour la réalisation des résultats du CNS-Maïs. Et c’est ce qui justifie le passage de la mission au Centre de Recherche Agricole zone Nord, basé à INA où Docteur Chabi Gouro YALLOU, le Directeur du Centre et ses collaborateurs s’emploient à traduire dans les faits, l’objectif du PPAAO-Bénin  notamment la production,  au titre de 2012, de deux tonnes de semences de pré base de maïs et de 62 tonnes de semences de base. Ces semences serviront à la production de semences certifiées par des paysans multiplicateurs en vue de produire en quantité du maïs pour permettre au PADA d’assurer la sécurité alimentaire au Bénin. D’INA, la délégation de la Banque Mondiale et sa suite se sont rendue à N’DALI où elles ont rencontré les producteurs de Coton.

Le coton reste dans le PADA

Le coton est aussi une des filières dont le développement intéresse, essentiellement, le Projet d’Appui à la Diversification Agricole (PADA). La descente de la mission sur le terrain a permis de se rendre compte que les dernières mesures incitatives prises par le gouvernement notamment, la mise en place des crédits de campagne, la diminution du prix des intrants qui est passé de 12000 à 10 000  Francs CFA le sac de 50kg et surtout la reprise en main par l’Etat des opérations, sont des facteurs déterminants pour son développement. Partout ou est passée la mission, agents d’encadrement et producteurs sont unanimes à reconnaitre que le rendement du coton, cette année, pourrait doubler à cause du retour constaté, de nouveaux producteurs et l’augmentation des superficies emblavées par ceux qui, en dépit des difficultés rencontrées dans le secteur ces dernières années, ont marqué leur fidélité à la filière. Le renforcement des capacités des Coopératives Villageoises des Producteurs de Coton(CVPC) prévu dans le PADA ne pose aucun problème selon les représentants de la Banque Mondiale car malgré des nouveaux engagements pris par le gouvernement, les CVPC ont été intimement associées à toutes les opérations menées cette année en rapport avec cette spéculation. L’accent a surtout été mis sur l’organisation d’une bonne commercialisation dont les stratégies de mise en œuvre ne sont pas encore clairement définies par le gouvernement.

Avec le PADA et le PPAAO, les acteurs de la filière ananas pourraient venir à bout de leurs difficultés

Les producteurs d’ananas regroupés au sein de l’Association Nationale des Transformateurs d’Ananas (ANATRAB) rencontrés à Allada ont montré tout leur engagement à faire en sorte que l’ananas s’impose désormais au Bénin comme une culture de rente au Sud du Bénin, comme le coton au Nord. Les difficultés qui sont les leurs, justifient pleinement les interventions prévues par le PPAAO et le PADA pour le développement de la filière. Problèmes de rareté de rejets, difficultés d’accès aux emballages pour le conditionnement des fruits à exporter,  difficultés d’accès aux crédits et surtout d’inadaptation des crédits existants dans le monde agricole. Les deux Projets PADA et PPAAO ont bien les moyens d’arriver à bout de ces difficultés et des contacts ont commencé déjà par être pris pour y arriver.

Les pisciculteurs  et riziculteurs ont aussi besoin de l’appui du PPAAO et du PADA

C’est à Zagnanado et à Adjohoun que la mission de la BM a rencontré les pisciculteurs pris en charge dans le cadre du  financement mis en place par le Projet de Diversification Agricole par la Valorisation des Vallées(PDAVV). Le PDAVV est un Programme qui avec le Programme d’Urgence d’Appui à la Diversification Agricole (PUASA), ont  clôturé leurs activités depuis décembre 2011

La mission a décerné un satisfécit pour les résultats du PDAVV à travers les réalisations des promoteurs rencontrés (Production d’alevins et de provende) et a souhaité que les expériences dudit programme puissent profiter aux pisciculteurs bénéficiaires de l’appui du PADA.

C’est donc naturellement que le ProCAD sollicite de la Banque Mondiale, l’admission du PDAVV pour constituer avec le PPAAO et le PADA, le trio gagnant dans la lutte engagée pour la sécurité alimentaire au Bénin.

Pierre HOUNWANOU et Jacques HOUNNOUKON sont tous deux des pisciculteurs qui ont bénéficié du PDAVV, le premier d’un financement de 10.000.000 de francs et le second d’un montant d’un peu plus de 2.000.000 de F CFA. Ces financements ont servi à la construction d’étangs et de bassins piscicoles pour la production d’alevins pour la production d’alevins. Aujourd’hui, ces deux pisciculteurs possèdent des unités de fabrication d’aliments pour poisson, procèdent aux renforcements de capacités des acteurs dans la gestion d’unité piscicoles et ont mis en place des infrastructures et équipements de production suivant un modèle intégré. Cependant, ils disent avoir besoin de plus de soutien pour arriver à bout de leurs objectifs. La mise en route effective des différents guichets du Fonds Compétitif du PADA pourrait faciliter leur accès aux crédits appropriés.

La mission de la Banque mondiale a quitté le terrain convaincu que les deux Projets PADA et PPAAO sont d’une opportunité sans faille pour les acteurs du monde agricole. Mais il urge que ces derniers s’organisent en associations professionnelles pour une meilleure défense de leurs intérêts afin que les divers appuis qui leur sont destinés les renforce et ce efficacement.

Source: Cell com Procad

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