26 Octobre 1972 : La Révolution Béninoise – 40 ans plus tard!

Parlant du Diplomate et de l’Evêque, précédemment, nous vous avons peut-être laissé dans l’expectative, car entre les deux, il y a certainement l’ombre du Général que nous avons évoqué, sans toutefois lui laisser la part qui lui revient de droit !

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Alors, voici notre autocorrection, pour répondre à une autre opportunité, celle des quarante ans de la Révolution Béninoise du 26 octobre 1972, afin de faire le bilan tout en réfléchissant sur la suite de la «Lutte Ouvrière»!

«  Prolétaires de tous les pays unissez-vous ! C’est la lutte finale… L’Internationale Ouvrière survivra et se poursuivra toujours » ! C’est la vieille rengaine du « prolétaire », c’est-à-dire des ouvriers toujours asservis par le pouvoir du capital. Est-elle aussi vieille que cela ? Certainement pas ! Car, après les heures de gloire de la fin du 19ème et de la première moitié du 20ème siècle, avec les grandes figures comme Marx, Engels, Jean Jaurès, Camille Desmoulins, etc., cette rengaine n’aurait pas pu continuer à séduire tant de militants, jusqu’à l’époque contemporaine, si elle était aussi désuète que le prétendent certaines personnes qui s’en accommodent pourtant bien.

Oui, en effet, l’idée de la Révolution a séduit un Homme d’armes, tout près de nous. C’était le 26 octobre 1972, lorsqu’un groupe de militaires, avec à leur tête le futur Général Mathieu Kérékou, ayant eu marre des années d’instabilité politique, prirent le pouvoir afin de régler le sort des oppresseurs du peuple et corriger des « intellectuels attardés », tout en construisant une société où il fait bon vivre pour tous les dignes fils et filles du pays ! Ils voulaient en finir avec la « malédiction de l’enfant malade d’Afrique », le pays aux cent coups d’Etat. Quelle belle initiative, quelle noble ambition !

Evidemment, une telle mission ne peut qu’être spontanément soutenue par tous les fils du pays éparpillés en Europe, surtout en France, dans la FEANF et autres « instituts de formation à la Révolution Africaine » ! Ayant longuement étudié et intégré les idées des grands noms du socialisme européen, ils étaient donc très nombreux, les « cadres patriotes » qui ont répondu à l’appel du 26 octobre, puis du 30 novembre 1972, pour participer à la construction d’un Bénin nouveau, sous l’égide du Grand Camarade de Lutte, avec le grand parti du peuple, le PRPB (Parti de la Révolution Populaire du Bénin) et l’idéologie marxiste-léniniste du Grand Leader !

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Belle initiative, noble ambition, certes ! Alors, qu’est-ce qui ne marcha pas, pour que les mêmes qui ont ardemment participé à asseoir la Révolution dans notre pays, soient obligés, dix-huit ans plus tard de la décrier et de reporter  sa mise en œuvre  aux calendes grecques ? Pour ne pas citer, nous allons juste évoquer le cas de deux « Renards », l’un à l’Ouest et l’autre à l’Est du pays, les principaux initiateurs d’une Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation, comme si certaines forces étaient mortes entre-temps !

Peut-être, certaines forces se sont éteintes, épuisées par l’énergie considérable qu’il leur aurait fallu déployer pour enraciner la Révolution dans tous nos districts, en comptant avec l’indiscipline légendaire du « Dahoméen » !

Oui, toute Révolution, si elle veut réussir, doit être basée sur une certaine discipline, une certaine rigueur ; et cela commence par l’idéologie. Sinon, la Révolution se transforme en anarchie, un autre travers et un autre amalgame que les « Anarcho-gauchistes » européens ont propagé, desservant la noble cause de la Révolution : Libérer les braves travailleurs du joug de l’oppression capitaliste et de l’exploitation !

Pour en revenir à notre 26 octobre, il convient juste de préciser, un point capital pour l’analyse de l’échec de notre Révolution : Marx et Lénine ne sont pas d’accord sur plusieurs points, et ce serait vraiment difficile de concilier les deux penseurs socialistes dans la même idéologie révolutionnaire ; et là, nous n’apprendrons rien aux nouveaux révolutionnaires du PCB (Parti Communiste Béninois) ! De même, les modèles idéologiques étaient très nombreux, rendant parfois hétéroclite, les idées à diffuser : L’Union Soviétique, la Chine et même Cuba, réunis comme modèles pour une seule Révolution qui n’arrive pas elle-même à affirmer sa vraie spécificité quant à l’innovation idéologique. Tout a été copié et son contraire, puis simplement collé, sans prendre le temps de la maturation et de l’adaptation aux réalités nationales ! Témoignage d’un ancien pionnier de la Révolution !

Telles sont, à notre humble avis, les causes de l’échec inévitable de notre Révolution populaire, l’abandon du marxisme-léninisme qui n’a pas réussi à libérer les masses laborieuses, mais plutôt les a paupérisées et privées du minimum vital… D’où la grogne générale qui déboucha aux évènements historiques de Février 1990 : Le Renouveau Démocratique !

Mais, tout cela n’aurait été possible sans la grande sagesse du Général-Révolutionnaire, celui qui « est allé en bas » parce que nous lui avons demandé… de démissionner ; ce même homme qui « est remonté en haut », parce que nous lui avons assuré que nous étions à nouveau prêts pour être conduits par lui, le Grand Camarade de Lutte, le Général-Caméléon. L’Homme vaut vraiment le détour, et nous ne manquerons de poursuivre avec un petit panégyrique analytique !

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