Arrestation de Pascal Todjinou : la Cgtb dénonce le bâillonnement des libertés et la violation des droits humains

(Un géant meeting est prévu ce jour à la bourse du travail) Suite à l’arrestation de leur premier responsable, Pascal Todjinou, le Secrétaire général adjoint de la Cgtb et son équipe ont donné une conférence de presse ce jeudi à la bourse du travail à Cotonou pour restituer «la vérité des faits».

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« Pascal Todjinou n’est pas n’importe qui pour qu’on l’arrête comme un vil individu». L’incarcération du Secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb) ce mercredi, apparait aux yeux du deuxième responsable de la Cgtb comme une violation flagrante des droits humains et des libertés syndicales. Pour avoir été témoins oculaire des faits ayant conduit à l’arrestation, Michel Kissi et les autres membres du bureau confédéral, face à la presse hier, se sont prêtés à un exercice qui a duré plus d’une demi-heure d’horloge. « Nous sommes venus non pas pour donner notre part de vérité mais pour restituer la vérité des faits», a souligné le Secrétaire général adjoint Michel Kissi.

«La vérité des faits». En effet, le lundi 15 et le mardi 16 octobre 2012 sont deux journées retenues pour une session ordinaire de la commission nationale permanente de concertation et de négociations collectives gouvernement/Centrales et Confédérations syndicales. Ainsi, Pascal Todjinou se rendait à l’Infosec pour les négociations qui devraient reprendre le mardi 16 octobre à 15 heures 30 minutes lorsqu’un autre véhicule est venu percuter son véhicule «avec un dégât matériel très mineur», précise le principal orateur Michel Kissi. Pour ne pas manquer son rendez vous, il aurait emprunté un autre moyen pour se déplacer laissant son chauffeur sur les lieux de l’accident. Après la rencontre avec le gouvernement à 18 heures 30 minutes, le Secrétaire général de la Cgtb se serait rendu au Commissariat central de Cotonou où ont été conduits les deux véhicules accidentés et le chauffeur. Sur place, les agents lui auraient notifié que l’assurance de son véhicule n’est pas à jour et qu’il fallait qu’il soit écouté sur procès verbal. Après une longue audition qui a pris fin aux environs de 23 heures, les agents lui auraient fait comprendre que le commissaire central voulait le saluer. C’est ainsi qu’il aurait été conduit avec les membres de son secrétariat au poste de police du commissariat. Après les avoir tournés en bourrique, un agent débarque et notifie au Secrétaire général Todjinou une garde à vue pour défaut d’assurance en vertu de l’article 51 du code de procédure pénale. L’orateur informe qu’il a été mis au violon «sous une chaleur accablante, dans une cellule exigüe, pleine de moustiques, en violation flagrante des droits de la personne humaine». Désormais interdits de visite, les responsables auraient été chassés de l’enceinte du commissariat, y compris les avocats qui voulaient le rencontrer et son épouse qui lui avait apporté de la nourriture et des médicaments, vu qu’il venait de Tunis après une évacuation sanitaire. Selon Michel Kissi, cette situation va perdurer jusqu’au mercredi 17 octobre aux environs de 09 heures où il a comparu devant le procureur de la République au tribunal de première instance de Cotonou à 11 heures 45 minutes. Au terme de 35 minutes d’interrogatoire, il a été mis sous mandat de dépôt et déféré à la prison civile de Cotonou pour défaut d’assurance.

Pour les conférenciers, cette infraction «mineure» dans un Etat démocratique comme le Bénin, qui consacre un régime des libertés, où la détention est une exception, cache les intentions du gouvernement de bâillonner les libertés et d’humilier les leaders du mouvement syndical au Bénin. «Le camarade Todjinou est un haut conseiller au sein du Conseil économique et social et par conséquent, il doit être écouté et mis sous simple convocation comme son chauffeur», ont-ils conclu.

La Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb) menace de concert avec les autres syndicats de paralyser dans les tous prochains jours l’école béninoise, et de suspendre les négociations si leur leader ne recouvre pas sa liberté. A cet effet, un géant meeting de sensibilisation est prévu ce jour à la bourse du travail à Cotonou.

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