Le Président Boni Yayi représentera le Bénin aux côtés de François Hollande, Président de la République française, d’Abdou Diouf, Secrétaire Général de l’Organisation Internationale de la Francophonie, et de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement au 14ème Sommet de la Francophonie qui se tiendra du 12 au 14 octobre à Kinshasa (RDC).
Le français, langue nationale officielle, constitue une chance et un atout pour le Bénin dans le monde de demain.
Le français, une langue pour demain
Les grandes transformations du monde créent de nouveaux défis, mais elles jouent également en faveur de la langue française. La mondialisation permet en effet aux communautés linguistiques de prendre conscience d’elles-mêmes et de s’affirmer, comme en témoigne le développement remarquable de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), forte de 75 Etats et gouvernements. L’apparition progressive, sous l’influence des pays émergents, d’un monde multipolaire dessine les contours d’un nouveau pluralisme culturel et linguistique. La révolution de l’Internet offre ainsi aux grandes langues comme le français – troisième langue sur Wikipedia et Facebook – une formidable plateforme mondiale d’expression, de création et de partage. Plus particulièrement, la croissance du continent africain devrait porter bien au delà d’un demi-milliard le nombre de francophones dans le monde en 2050. Les « printemps arabes », dans lesquels des pays francophones jouent un rôle déterminant, placent notre langue au cœur de l’histoire. Mais toutes ces transformations ne produiront les effets attendus que si nous savons saisir les opportunités qui s’offrent à nous dès maintenant. C’est pourquoi nous devons faire de la promotion du français une priorité.
Le français, une langue mondiale
Avec 220 millions de locuteurs, le français figure parmi les dix langues les plus parlées au monde. Présente sur les cinq continents, en usage dans une trentaine d’Etats et de gouvernements, sa diffusion géographique constitue un atout considérable. C’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles le français est enseigné dans les systèmes éducatifs de la plupart des pays du monde, et se classe au deuxième rang des langues les plus apprises après l’anglais. Par ailleurs, plus de 300 000 jeunes, dans 130 pays, bénéficient d’une scolarité française dans le cadre du dispositif d’enseignement français à l’étranger. Le français bénéficie de « l’image de marque » de la France, de son rôle en Europe et sur la scène internationale, de son dynamisme de cinquième puissance industrielle et politique mondiale, de son rayonnement culturel qui en fait le pays le plus visité au monde et le troisième pays d’accueil des étudiants étrangers et le premier pour l’accueil des étudiants africains. Le français tire aussi sa force de la richesse des économies et des cultures francophones. Aujourd’hui, on l’apprend de plus en plus afin de prendre part aux échanges culturels et économiques avec les pays d’expression française, en Amérique comme en Afrique. Le français est enfin l’une des langues de travail privilégiées des institutions européennes et mondiales. Langue de travail à l’Organisation des Nations Unies (Onu), à l’Organisation Mondiale du Commerce (Omc), à l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (Ocde), à l’Organisation Internationale du Travail (Oit), le français est également utilisé dans la plupart des organisations supranationales africaines (Union Africaine, Cedeao, Comesa, Sadc…)
Cinq priorités pour la promotion du français
Le Ministère des Affaires Etrangères a dégagé quelques priorités pour promouvoir la langue française. Tout d’abord, la consolidation de l’aire francophone sur le continent africain et en Méditerranée. L’Afrique participe en effet du rayonnement du français. Selon une estimation de l’Oif, le nombre de francophones devrait s’établir à près de 750 millions de locuteurs en 2050, dont 80% vivront sur le continent africain. Deuxième priorité, la promotion du français comme langue étrangère dans le reste du monde, en particulier en Europe et dans les pays du G20. À cet égard, 60.000 fonctionnaires et diplomates des 27 pays d’Europe ont appris le français avec l’appui de l’Oif depuis 2002. Troisièmement, le renforcement de l’usage du français dans les institutions européennes et multilatérales. Autre priorité, le développement de la langue française dans la vie économique. Poursuivre les efforts en ce sens est indispensable si la Francophonie veut conserver son rang : 20% du commerce mondial de marchandises est ainsi réalisé par les pays de l’Oif. Enfin, la diffusion du français dans les médias et sur Internet est essentielle dans la mesure où il s’agit d’outils indispensables au rayonnement de la Francophonie et, par extension, des différentes cultures qui la composent et dont elle peut s’enorgueillir. Le Bénin est un pays essentiel au monde francophone auquel il apporte sa culture démocratique et sa vision de l’Afrique de demain. Le français est un atout pour le Bénin.
Jean-Paul MONCHAU
(Ambassadeur de France)