Après le limogeage du Dg du Port : la coordination des Fcbe d’Abomey dans un mauvais rôle

Le poste de Directeur général du Port autonome de Cotonou laissé par Joseph Ahanhanzo suscite une grande convoitise chez les cadres et militants Fcbe d’Abomey. Depuis le limogeage de leur « frère », leur seule revendication politique se résume à demander la clémence du Chef de l’Etat pour conserver le poste laissé vacant.

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Communiqués et droits de réponse tirés par les cheveux, conférence de presse puis marche de soutien… Les cadres et militants Fcbe de la majorité présidentielle du plateau d’Abomey ont montré un grand activisme ces derniers jours-ci pour témoigner leur gratitude à l’endroit du Chef de l’Etat. Ce dernier qui venait à peine de limoger un des leurs pour « corruption » avait réalisé, chose curieuse, un exploit pour eux. Dans des déclarations qui voilent à peine une désolidarisation vis-à-vis du « frère » fautif, ces cadres ont pris fait et cause pour le Président Yayi qu’ils n’hésitent pas à caresser dans le sens des poils. Qui est bête ? Il fallait afficher cette docilité abjecte pour montrer au Chef de l’Etat qu’on l’adule et que tout ce qu’il fait est bon. Il le faut pour que le poste juteux, dit-on, de Dg port ne puisse pas échapper aux cadres de cette région qui n’en manquent pas. Chacun dans son coin se met à saliver, à s’imaginer dans le fauteuil douillet laissé douloureusement par Joseph Ahanhanzo Glèlè après un an environ de loyaux services. Malgré les coups fourrés, les intrigues, le fétichisme et les médisances des uns aux autres pour mieux se positionner et être l’heureux gagnant du maroquin, ces cadres arrivent à accorder leur violon pour une marche de soutien à la gloire du Chef de l’Etat. Et que brandit-on comme revendication politique ? le poste de DG du Port autonome de Cotonou que pour rien au monde Yayi ne doit donner à une autre région du pays. Elle doit revenir au plateau d’Abomey comme c’est le cas sous Joseph Ahanhanzo Glèlè. Les autres revendications légitimes, celles qui ont été brandies jusque là s’estompent devant cette dernière. Les cadres et militants n’ont cure de l’état de la route Akassato-Bohicon qui est dans un délabrement inquiétant. Ils n’ont cure aussi du développement de la ville d’Abomey avec l’Archa (Agence de réhabilitation de la cité historique d’Abomey) qui depuis l’année dernière, est dans un état comateux. L’augmentation du nombre de portefeuilles ministériels pour les cadres d’Abomey, une vieille et sempiternelle revendication, devrait s’estomper pour une nouvelle, une seule : le port de Cotonou. Faire le bonheur d’un seul et abandonner toute une communauté. C’est bien ridicule.

Halte au régionalisme béat

Les propos tenus ces derniers jours par ces faucons et vieux militants de la majorité présidentielle du plateau d’Abomey sont teintés d’un régionalisme inquiétant qui amène à réfléchir. Ils cautionnent la thèse d’une régionalisation des postes hautement stratégiques et techniques et des grandes responsabilités au sommet de l’Etat. Selon donc cette nouvelle revendication, le port de Cotonou devrait revenir toujours à un homme de leur région. Il s’agit là d’une idée grave qu’il faut décourager dans un pays qui peine à asseoir une cohésion nationale. Le Chef de l’Etat ne devrait donc pas se prêter à leur jeu. Car avant Joseph Ahanhanzo, plusieurs cadres de différentes régions du Bénin ont été nommés à ce poste. Il faut arrêter ça et Yayi doit jouer sa partition.

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