Formation des agents préposés à la douane : la proclamation des résultats bloquée depuis le 31 Août

(Des pressions politiques pour maintenir des agents recalés) Un grand mystère entoure la proclamation des résultats de la fin de formation des agents préposés à la douane. Depuis le 31 Août dernier, ces résultats devraient être connus.

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Selon des sources proches du dossier, 43 sur les 154 pourraient être recalés pour insuffisance de travail.

Mais leurs géniteurs qui comptent parmi les personnes les plus influentes du pays ne l’entendent pas de cette oreille. Et font feu de tout bois pour que leurs enfants soient maintenus.

Au Bénin, l’administration douanière est considérée comme un tremplin de réussite sociale. Du plus modeste des Béninois aux personnalités politiques au sommet de l’Etat, chacun rêve d’avoir un enfant douanier. Ainsi chaque concours d’entrée à la douane fait l’objet de toutes les attentions, de toutes les pressions et de toutes les intrigues. Tous les risques-même les plus fous- sont permis lorsqu’il s’agit de « glisser » un enfant dans cette administration. Et lorsqu’on prend autant de risques pour avoir un enfant qui réussit définitivement au concours, il est difficile, voire impossible, d’entendre dire qu’il a échoué au bout du processus. C’est pourtant la triste mésaventure de quelques uns de ses parents dont les enfants ont participé courant 2010 et qui ont vu leurs enfants triés sur le volet aux termes d’un concours réputé difficile. Parmi eux, 154 préposés de douane ont réussi au concours. Préposé, c’est le dernier corps de l’administration des douanes et y sont intégrés les titulaires du BEPC. Après leurs réussites, ils sont été à l’école de la douane à Porto-Novo où ils effectuent une formation professionnelle qui dure neuf mois. Un examen sanctionne cette fin de formation. A l’issue de cet examen, seuls les élèves douaniers qui obtiennent douze de moyenne sont déclarés définitivement admis  et portent les galons. Les autres ne sont pas renvoyés mais ils repiquent et  attendent de suivre la même formation une autre fois. Soit deux ou trois ans après avec une autre promotion. Cette année spécialement, compte tenu du bas niveau de certains agents, les responsables ont ajouté aux épreuves écrites, la rédaction d’un rapport de stage succinct de quinze pages. La note du rapport a été ajoutée à celle des autres matières.  Et c’est là où le bât blesse. Selon des informations glanées auprès de certains cadres de la douane qui ont supervisé ce concours et de certains responsables syndicaux, la correction du rapport a permis d’appréhender le niveau académique très catastrophique de certains élèves qui parlaient et écrivaient très mal le français. A l’issue de la correction finale, 43 parmi eux n’auraient pas réuni la moyenne requise et devraient être ajournés. Mais…

Résultats bloqués

Le concours ayant lieu le 30 Août, les résultats devraient être proclamés le lendemain comme d’habitude. Mais ce jour là, il n’y a rien eu. Les ministères de la fonction publique et des finances, impliqués dans l’organisation de ce concours, ont envoyé des représentants à cette cérémonie mais il n’y avait curieusement personne de la douane et donc pas de résultats. Ils sont donc revenus bredouille dans leurs ministères respectifs. Selon des indiscrétions, l’enveloppe traînerait dans les paperasses du Directeur Général des douanes et droits indirects Théophile Soussia qui dit attendre l’aval de son ministre de tutelle ou parfois même de la présidence de la république. Les mêmes sources, très renseignées, ajoutent que le DG n’a pas voulu faire proclamer les résultats qui, en l’état, recalent 43 préposés. Il aurait reçu des coups de fils à ce propos et attend la décision d’un supérieur hiérachique. Est-ce Jonas Gbian, le ministre de l’économie et des finances ou le Chef de l’Etat lui-même comme le disent certaines sources ? Difficile de l’affirmer. Seulement, pendant ce temps, des cadres et les syndicalistes qui s’opposent farouchement au maintien de ces élèves douaniers recalés reçoivent des appels et parfois même des visites de parents de supposés élèves recalés qui viennent demander leur indulgence.  Deux très hautes personnalités seraient venus personnellement demander aux membres de la commission de les aider à maintenir leurs enfants dans le lot. Mais ceux-ci ne semblent pas démordre. Ils tiennent à l’excellence au sein de la maison douane gagnée par la médiocrité de certains agents recrutés ces dernières années dans des conditions assez floues.

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