Géopolitique: L’impécuniosité de l’Afrique!

«L’Afrique est mal partie»! Cette affirmation récurrente sous forme de litanie que nous entendons souvent sur tout le continent africain, est le paroxysme d’un pessimisme ambiant sur le continent ! En quoi l’Afrique serait-elle mal partie ?

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Il s’agit pour nous d’apporter notre contribution à un diagnostic rigoureux, afin de pouvoir «ouvrir franchement le débat» sur le développement de l’Afrique, un continent aux nombreux potentiels, mais qui végète dans l’impécuniosité!

Nous avons demandé à un jeune leader africain, de nous dire ce qu’il souhaiterait voir changer dans son pays, afin que le continent noir puisse prendre réellement son envol. Il nous répondit sans ambages, qu’il voudrait bien que «les puissances étrangères laissent enfin l’Afrique se développer» ! Sur le champ, cette réponse ne nous a pas du tout interpelé; mais, après mûres réflexions, son «vœu» nous a beaucoup interrogé ! Le développement serait-il devenu une balle que les joueurs d’en face doivent renvoyer à l’Afrique pour que le continent progresse à son tour ?

Cela démontre, non seulement d’un «pessimisme notoire», mais également du fait que l’Africain croit toujours que ce sont les autres, les «Blancs», qui empêchent l’Afrique de se développer, alors que le problème vient de l’Afrique elle-même!

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C’est ce qui justifie notre analyse, avec ce titre évocateur, pour faire réfléchir chacun de nous, et surtout nous faire agir pour une nouvelle donne, une nouvelle manière de gérer l’Afrique pour faire sortir le continent de son impécuniosité, malgré ses mille et unes richesses!

Le principal problème de l’Afrique, et nous le disons sans détour, c’est principalement un problème de gouvernance et de choix stratégiques.

Sinon, comment comprendre que nous ayons sur ce continent qualifié de plus pauvre de la planète, les plus grands, sinon les premiers producteurs de plusieurs ressources de premier ordre : Pétrole, diamant, cuivre, manganèse, uranium, cacao, coton, gaz naturel, etc.?

C’est un vrai paradoxe que «le plus riche potentiellement (au vu de ces énormes richesses) soit également le plus pauvre» ! Non, l’Afrique n’est pas pauvre ! Nous vivons sur un continent immensément riche ; nous sommes «assis», sur des richesses considérables. Alors, comment comprendre?

Si l’Afrique ne se développe pas depuis les indépendances, c’est pour trois raisons principales :

1) L’Afrique a eu du mal à gérer la parturition douloureuse d’avec les puissances européennes colonisatrices. Parce que les pays nouvellement indépendants n’étaient pas encore tout à fait prêts, en termes de projet de construction étatique (Administration, économie, social, institutions viables, éducation…).

Ils le sont peut-être aujourd’hui, mais la donne internationale a changé, dans un nouveau contexte de mondialisation globalisante où la division internationale du commerce a tôt fait d’attribuer à l’Afrique, la place de pourvoyeuse des matières premières et de consommatrice des produits finis.

2) Nombre de pays africains ont longtemps été dirigés par des régimes politiques instables, des coups d’état à répétition pour des « enfants malades», si ce n’est des « dictatures bananières».

Dans un tel contexte d’instabilité, aucun pays ne saurait valablement se développer économiquement et socialement, car la paix demeure une condition sine qua non du développement.

3) Enfin, les problèmes de gouvernance et de choix stratégiques de nos dirigeants, qui n’ont pas pu engager leurs peuples sur la voie du développement durable, peut-être par manque de vision, mais surtout et avant tout par une corruption généralisée qui gangrène tout le système par un mal virulent : «le malaise africain».

Nous n’aurons pas fini le débat sur la corruption et sur la «mal-gouvernance» des pays africains, même si l’on nous accordait une tribune continue.

Il s’agit surtout pour nous de préciser, en définitive, que certains pays africains n’ont pas été soumis aux «Programmes d’ajustement structurel» des institutions de Bretton-Woods, par hasard. Si les «argentiers du monde» ont dû intervenir, tels des chirurgiens épouvantés par une tumeur maligne, c’est que le problème du développement socio-économique était devenu tellement préoccupant qu’il faille le circonvenir, au risque d’une contamination généralisée à d’autres continents, logés presqu’à la même enseigne que l’Afrique.

Parce que si l’Afrique tombe, le monde le suivra ! Alors, personne n’a intérêt à ce que l’Afrique végète. Personne ne souhaiterait lire dans quelques décennies, l’épitaphe suivante : «Ci-git l’Afrique, un continent si riche qu’il nous fournissait toutes nos matières premières, tout en restant aussi démuni»!

Ne nous laissons pas enterrer vivants et riches ; ne laissons pas l’Afrique gésir dans cette impécuniosité!

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