L’Evêque et le Diplomate: des Rapports ambigus entre la Politique et la Religion!

Le décès d’un « Evêque bien aimé », nous a posé très opportunément la question des rapports ambigus qu’entretiennent parfois l’Eglise et l’Etat. L’opportunité de la question, évoquer la Bible (l’Eglise) et le Maillet (la République), réside dans le fait que notre «de cujus» ait un frère qui est, quant à lui, serviteur de l’Etat : L’Evêque et le Diplomate !

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Depuis longtemps déjà, il est généralement admis, sous d’autres contrées, que l’Eglise et l’Etat ne doivent plus entretenir aucun rapport, au risque de se dénaturer l’une et l’autre, avec une application stricte, voire rigoriste, de la séparation des Pouvoirs, le Temporel, la République, et le Spirituel, l’Eglise représentée par Rome !

Pour ramener le débat dans nos contrées, il s’agit d’abord pour nous de préciser le fait que nous avons uniquement évoqué la Bible dans notre introduction, au lieu d’y ajouter le Coran ou encore le Talmud ! En effet, ce n’est plus un secret pour personne que les «Eminences grises enturbannées» et les serviteurs de la Ménorah de Menahem, ces chers rabbins, préfèrent de loin dépenser leurs énergies dans les questions commerciales et économiques : richissimes El Hadj dans les affaires, grands capitaines d’industrie Juifs. Il ne reste donc que l’Eglise Chrétienne, le Vatican, qui entretient des rapports étroits avec la chose politique.

En effet, cet état de choses remonte à beaucoup plus loin dans l’histoire. Pendant longtemps, le Souverain Pontife de Rome et Prince de l’Eglise, était le Seigneur d’un grand territoire au milieu de l’Italie actuelle : Les Etats Pontificaux !

De même, de nos jours, l’Eglise Catholique reste la seule religion qui dispose d’une reconnaissance internationale de sa souveraineté temporelle : L’Etat de la Cité du Vatican (Stato Della Cita Del Vaticano), qui entretient des relations «diplomatiques» avec d’autres Etats qui n’ont rien de religieux, même s’ils abritent de nombreux croyants ; grâce à l’action bienveillante et éclairée des Nonces Apostoliques, les Ambassadeurs du Pape.

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L’Evêque et le Diplomate !

Ce bref préalable nous ramène à nos illustres «frères», Monseigneur René-Marie Ehouzou, Evêque regretté de la capitale, et son Excellence Monsieur Jean-Marie Ehouzou, ancien ministre des Affaires Etrangères ! L’on ne nous fera jamais croire que ces deux frères, par la providence et l’œuvre de la nature, ne s’échangent pas des confidences de bonne source sur les deux institutions dont ils font partie et dans lesquelles ils occupent tous deux une place de premier choix : L’Eglise et la République, la Bible et le Maillet !

Parlant de Maillet, nous ne vous apprendrons rien, en faisant référence à l’histoire de la démocratie africaine, pour vous rappeler que la première Conférence Nationale en Afrique a été dirigée d’une main de maître, par un éminent représentant de l’Eglise, cela lui aurait peut-être valu le vrai titre «Eminence», s’il ne s’était pas un peu éternisé dans les affaires temporelles de la République, au grand dam de Rome : Nous parlons, bien entendu de Monseigneur Isidore de Souza, un autre regretté.

Nous avons toujours en mémoire, sa fameuse réplique : «Qu’aucun bain de sang ne nous éclabousse…»! C’était pendant des moments très éprouvants et très historiques, où la Conférence Nationale risquait de dégénérer et se transformer en affrontement ouvert et en règlements de comptes, qui nous auraient inexorablement conduits vers la guerre civile. Mais, la présence de Monseigneur a apaisé les rancœurs ; le prélat a canalisé les ressentiments de tout un chacun, en pacifiant la situation, en trouvant les mots pour convaincre le Général ! Mais, il s’en était fallu vraiment de peu !

Ceci, juste pour affirmer : Nous acceptons l’Eglise dans nos affaires temporelles quand cela nous arrange bien ; mais si tôt fait, nous commençons par crier pour chasser les ecclésiastiques en les renvoyant à leurs homélies ! Pourquoi ne pas simplement appliquer une séparation rigoureuse de l’Etat et de l’Eglise, comme dans d’autres contrées qui se disent pourtant sous le signe de Dieu, « In God we trust », en nous engageant à gérer avec sagesse nos différends républicains ?

Pourquoi n’avoir pas laissé le Maillet au sieur « Renard » pour diriger la Conférence Nationale ? Peut-être que nous n’en aurions pas encore terminé !

Oui, la Bible et le Maillet, quand les Cardinaux en costume et les Eminences enturbannées tiennent nos destinées, pauvres mortels que nous sommes, alors qu’ils sont sensés nous amener au Salut par leur œuvre éclairée ! Peut-être que le Salut commence par la possibilité de vivre dans la paix, ainsi que le respect de nos droits fondamentaux, liberté de religion et d’opinion ! Certainement !

Nous conclurons en disant que, parfois il est bon que des hommes d’Eglise interviennent dans la gestion de la République, quand la Sagesse et la mesure ont déserté l’Agora. Au moins, le Prêtre-Président, comme son illustre précédent, Melchisédek, prendrait plus à cœur et sérieusement sa fonction, avec la crainte d’un châtiment super-supra-étatique en réponse à ses transgressions s’il y a lieu… Un remède à la corruption, à condition que ceux qui prêchent pour la vertu soient aussi vertueux qu’ils le clament !

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