Tentative d’empoisonnement du Chef de l’Etat : le scénario et ses insuffisances

 

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Vraie ou fausse, la thèse de l’empoisonnement du Chef de l’Etat continue de susciter des interrogations au regard de ses insuffisances. Si l’on ne peut réfuter sa véracité à l’étape actuelle, le manque de précision, de concision et parfois même les contradictions amènent à s’interroger encore.

Toujours des interrogations sur la tentative d’empoisonnement du Chef de l’Etat. Du dernier des béninois aux « cols blancs » haut perchés dans l’administration d’Etat, on s’interroge. Est-ce vrai cette information ? Cette interrogation est revenue dans les bouches de maints béninois interrogés ce matin par nos équipes. Cette inquiétude a été exacerbée par les insuffisances, les manques de précision relevés dans l’argumentaire des deux conférenciers du lundi. Au cours d’une visite officielle, une gouvernante d’un Chef de l’Etat peut-elle laisser son patron et se permettre le luxe de se taper quelques minutes ou heures de quartier libre? Pouvait-elle se soustraire à la délégation officielle sans alerter personne et sans que cela ne soit su, dans une ville qu’elle ne maîtrise pas trop ? Comment pouvait-elle, elle dont le rôle est d’être aux petits soins du Chef de l’Etat, s’éloigner de son patron et aller rencontrer quelqu’un dans un hôtel ? A ce niveau aussi, le procureur a manqué de précision dans son argumentaire. Le nom de l’hôtel était important pour crédibiliser cette information. Selon plusieurs personnalités qui ont même fait partie des délégations officielles sous Yayi, une telle liberté est malaisée. « Moi j’ai eu la chance de voyager deux ou trois fois avec le Chef de l’Etat mais je n’ai pas eu le temps et la possibilité d’aller même faire des emplettes », confie une personnalité de la république. D’autres questions se posent aussi. Il paraît trop risqué pour un commanditaire aussi futé et intelligent comme Patrice Talon d’appeler une supposée nièce et de lui demander, moyennant du fric, de tuer son patron alors même que ce commanditaire sait qu’elle est au courant des brouilles entre eux. Sur la nature des produits et le mode d’envoi, des béninois se demandent comment le commissaire Houndégnon peut-il s’amuser à toucher des produits radioactifs. De même qu’ils cherchent à savoir le nom de l’expéditeur de ce colis. Dans leur exposé, le lieu où le colis a été trouvé n’apparaît confus. Est-ce chez Moudjaïdou Soumanou ou chez le docteur Cissé ? Comment a-t-on découvert le pot aux roses ? A ce niveau, ils n’ont pas dit grand-chose. On put douter aussi du fait que les trois personnes impliquées sont des proches du Chef de l’Etat et de la rapidité dans la conduite du dossier. Autant de zones d’ombre.  Soit le complot ou la tentative d’empoisonnement est vraie et on reprocherait au procureur de la république et au commissaire central de Cotonou d’être de mauvais communicateurs. Soit, ce n’est qu’un montage mal ficelé des agents de renseignement et on leur demanderait d’aller se perfectionner auprès du Kgb(Rusie), de la Cia(Usa) ou du Mossad(Israél).

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