Interdites en 2010 par le ministère de l’intérieur : les soirées wolosso toujours en vogue au Bénin

L’arrêté ministériel pris en 2010 par le ministère de l’intérieur portant interdiction des soirées wolosso sur toute l’étendue du territoire national est foulé au pied en permanence par certains promoteurs de bar notamment à Cotonou, Porto-Novo et Calavi.

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Pis, les bars spécialistes de telles soirées se multiplient dans ces villes et la soirée de prostitution devient une mode. 

Soirée wolosso

Une soirée de danse dans une boîte de nuit. La vedette de circonstance, une jeune fille, belle, très belle. Le teint, les seins, les fesses, la taille, la rondeur, l’élégance mais aussi l’arrogance. Rien ne fait défaut chez cette créature séduisante qui s’expose. Elle danse presque nue. Le sexe est à peine voilé par un string. Au moment de ses gesticulations, les yeux du spectateur peuvent, sans rencontrer aucune barrière, découvrir toute l’intimité de la danseuse. C’est ce qui d’ailleurs ferait la fierté de celle-ci et lui permet de faire un bon chiffre d’affaire au cours de la soirée. Elle reçoit les billets de banque dans son slip, voir dans le sexe. Parfois, c’est elle-même qui exige que le billet ne lui soit pas remis dans la main. Lorsqu’elle est débordée de joie proportionnellement au débit de la pluie des billets, elle peut enlever le dessous et le jeter dans le public s’offrant à tout le monde, qui veut lui fout le doigt dans le cul ou lui caresse les fesses. Ce que la femme a de plus sacré est bradé.

La soirée wolosso n’est faite que de pareils actes obscènes. L’obscénité devient plus grandissante parfois à la fin de la soirée aux environs de 3 heures. Dans certains bars, la spécialiste de telle danse offre sa chair à un spectateur. Seule, elle détient les secrets de son choix. La suite …

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C’est d’après le récit d’un confrère qui, demandant conseil chez un ami pour sa distraction un week-end, fut conduit à une telle soirée dans la capitale. Une première pour lui. Au moment où il racontait sa découverte, les faits ont été confirmés par des habitués. «Ce n’est pas seulement chez toi. Il y a plusieurs coins à Cotonou et à Calavi. Entre autres …» confie l’un d’eux soutenu par la suite par ses pairs.  

La principale activité des programmes

De telles soirées exportées d’un pays d’à côté et animées pour la plupart, par des jeunes filles de ce pays, font donc la spécialité de certains cabarets au Bénin. La pratique y est toujours de règle en dépit de la décision prise en 2010 par le ministère de la l’intérieur. Cette décision qui interdit la soirée wolosso au Bénin et précisant la fermeture de toutes boîtes de nuit ou autres coins où elle sera organisée. Mais force est de constaté aujourd’hui que des promoteurs de bars en font l’activité principale de leur programme de semaine. D’où l’éternelle équation de suivi des décisions de l’Etat. Encore que dans le cas d’espèce, certains cadres ou agents publics qui devraient s’occuper de la mise en exécution de cette décision et procéder à la répression des dissidents ont aussi du faible pour ces soirées. Mon confrère en a eu la certitude lors de sa découverte du samedi dernier. Un inspecteur de la police qui était aussi au rendez-vous.

Une somme de malédiction

Même si la pratique est en vogue sous d’autres cieux, elle n’est en aucun cas une chose à promouvoir au Bénin. Surtout que dans le processus de copier et d’y ajouter chaque fois des nouveautés, elle est devenue au Bénin un lieu par excellence de la promotion de la dépravation. En Europe, on parle plutôt de strip tease. L’Européenne n’expose pas son sexe, sauf dans le cas du Strip intégral. Mais dans les pays d’Afrique où le  strip tease est importé, on a commencé par parler de soirée sexy pour arriver depuis peu, aux soirées «Wolosso». Un terme qui en langue malinké désigne les personnes vulgaires et sans gêne. Ailleurs, c’est une personne qui «n’est pas reconnue par la société et qui fait ce qu’elle veut». Le strip tease au Bénin est une soirée de prostitution.

Dans un pays de tradition africaine comme le Bénin, elle constitue une malédiction. Malédiction du fait qu’une femme s’expose nue en public. Malédiction pour celui qui trouve du plaisir à promener ses yeux au “fond’’ du sexe d’une femme. Aussi une malédiction pour ce public à qui une femme jette son slip ou ses dessous en général. Et il se trouve des hommes qui le prennent et le gardent pour quelques instants. Plus, ils donnent de l’argent pour l’avoir reçu comme si c’était plutôt une bénédiction à leur avis. Aberration ! Le ministère de l’intérieur qui s’est rendu compte qu’il s’agit d’une mondialisation négative et qu’il faille l’interdire doit y mettre tous les moyens pour y parvenir.

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