Moudjaïdou Soumanou et le docteur Cissé transférés à Akpro-Missreté

Du nouveau dans l’affaire de supposée tentative d’empoisonnement du Chef de l’Etat. Selon des sources concordantes, deux des trois personnes inculpées ont été transférées de Cotonou vers Akpro Missreté.

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Il s’agit de l’ancien ministre Moudjaïdou Soumanou et du médecin personnel du Chef de l’Etat le capitaine Ibrahim Mama Cissé. La nièce Zoubérath Kora serait, elle, toujours gardée à Cotonou

A peine commencée, la vie carcérale du ministre Moudjaïdou Soumanou est déjà en proie à des tourments. Selon des sources proches de sa famille, il a été transféré le vendredi de la prison civile de Cotonou à celle d’Akpro-Missreté. Les raisons ? Personne n’en sait rien. Et l’on ne peut dire avec précision qui a ordonné ce transfert. Est-ce le juge d’instruction en charge du dossier ou le gouvernement ? Mystère. Son avocat aussi n’a pas été informé de ce transfert de son client. C’est le vendredi, alors qu’il se rendait à la prison civile de Cotonou pour une visite de routine à son client qu’on l’a informé, sans trop de détails, que celui-ci a été transféré dans un lieu tenu secret. Il lui a fallu des recherches personnelles pour être informé de son nouveau lieu de détention.  Selon des sources proches de la famille, le transfert aurait été effectué nuitamment. Pour être déplacé, Moudjaïdou Soumanou a eu droit à un traitement digne d’un terroriste. Il aurait été menotté, cagoulé. A  Akpro-Missreté pourtant reconnu comme une prison où les conditions de détention sont meilleures que celles de Cotonou, il aurait été mis dans un véritable cachot : une cellule très exiguë où il n’a d’autre possibilité que de rester debout et où n’apparaît la moindre lueur du jour. On lui aurait interdit la visite de sa femme qui est censée lui apporter à manger depuis qu’il est en détention préventive. Or, selon les mêmes sources, il a entamé un jeune pour la fête de Tabaski. Il ne boit que de l’eau depuis ce jeudi. Une sorte de grève de la faim qui ne dit pas son nom.  Le médecin personnel du Chef de l’Etat aurait aussi connu le même sort. Quant à la nièce Zoubératou, une première source dit qu’elle a été transférée à Porto Novo alors qu’une autre confirme son maintien à Cotonou.

Les marches et les déclarations de soutien de retour

Cobly, Pèrèrè, Nikki, Djougou…on ne compte plus les communes du septentrion qui s’adonnent à l’exercice favori de la majorité présidentielle de l’heure : les marches et les déclarations pour soutenir le Chef de l’Etat qui venait ainsi, selon eux, de frôler la mort.

Ce qu’on attendait depuis quelques jours est de retour. Si pour un simple blocage d’un dossier à l’Assemblée nationale ou pour une nomination du fils d’une localité donnée, les marcheurs sont prompts à battre du macadam, ce n’est pas lorsque leur leader charismatique a «failli» être empoisonné qu’ils vont rester indifférents. Depuis le milieu de la semaine dernière, les marcheurs aux pieds desséchés, bénévoles et autres payés au comptant, ont repris du service. Et c’est dans le septentrion, là bas où le Chef de l’Etat compte «les siens» par milliers et même par millions qu’ils se montrent très actifs. Une à une, les communes organisent leurs marches pour apporter leur soutien indéfectible au Chef de l’Etat. Le discours est le même partout. Tel un refrain, ils condamnent l’acte, remercient le tout puissant pour avoir délivré le Chef de l’Etat et demandent  que justice soit faite et que les auteurs et leurs complices soient punis avec la dernière rigueur. «Nous serons toujours derrière Boni Yayi jusqu’à son dernier souffle», a affirmé un porte parole de marcheurs. Le message est clair. Il y a quelques jours, une délégation du roi et des dignitaires d’Abomey étaient allés à la présidence de la république pour apporter leur soutien au Chef de l’Etat. Une drôle d’attitude lorsqu’on sait que ces marches assez onéreuses n’ont aucun impact direct sur le dossier en cours et paraissent bien comme des artifices pour bien encadrer un régime qui perd chaque jour un pan de sa popularité. Selon des indiscrétions, des communes du sud veulent entrer dans la danse. Des jeunes de Abomey Calavi pourraient organiser une marche de soutien ce jour. La saison des marches sera longue, très longue alors.

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