Jeudi dernier sur Golfe TV, une chaîne de télévision privée de la place, Jules Bessan et son entraîneur étaient face au président et au vice-président de la Fédération béninoise de natation (Fbn), pour éclairer l’opinion publique sur ce qui ne va pas entre le nageur et ses responsables.
Tout est parti des conditions assez précaires dans lesquelles Jules Bessan a pris part avec Wilfried Tévoèdjrè, à la 11ème édition du Championnat d’Afrique de natation à Nairobi (Kénya) qui s’est déroulé du 10 au 16 septembre dernier. Pour Jules Bessan, le traitement qui lui a été réservé est inacceptable et dénote d’un mépris à l’endroit de sa personne. En effet, alors que les quatre nageurs béninois qui ont effectué la mise au vert d’avant la compétition le vendredi 7 septembre dernier, le vice-président de la Fédération leur a annoncé que le financement attendu du ministère des sports n’a pas été décaissé. Il leur a dit ensuite de repartir chez eux et d’attendre son coup de fil durant le week-end. Mais, c’est seulement le lundi 10 septembre que le Trésorier général a pu obtenir un chèque qu’il doit encore certifier. Et c’est à 18 heures que le Tg a appelé Bessan pour lui demander de se présenter à 20 heures à l’aéroport international Cardinal Bernardin Gantin pour prendre un vol pour le Kenya. Du fait que l’intéressé était au boulot et devait rejoindre son domicile à Cococodji avant de rejoindre l’aéroport, il a accusé un retard de 20 minutes. Ce qui a fait qu’il a raté son vol et c’est le lendemain qu’avec le président de la Fbn, Abdon Déguénon, ils se sont rendus à Nairobi alors que son coéquipier était dans le pays depuis la veille. Et ceci, à moins de trois heures de son entrée en compétition. Pour le vice-président, le nageur n’a pas signalé qu’il était au boulot et avait dit à un responsable de la Fbn qu’il devait régler quelques affaires de son église où il est un responsable. Mieux, le vice-président estime que le nageur se devait d’être prêt à tout moment. De plus, le président explique que le chèque n’a pas été remis tôt, mais Bessan trouve qu’avant de chercher à certifier le chèque qu’on aurait pu l’avertir d’un probable changement de la date et de l’heure de son départ pour la capitale kényane. Le président s’en défend et laisse entendre que c’est lors des formalités pour l’acquisition des billets qu’ils se sont rendus compte qu’un vol était programmé pour ce jour.
Précédents
L’accompagnement reçu au Kenya est loin de combler l’attente du nageur qui pense qu’il a été laissé à son propre sort. Mais, le malaise exprimé par l’athlète semble être le fruit de frustrations accumulées depuis quelques temps. Un peu avant 2011, malgré le fait qu’il venait de remporter quatre médailles d’Or lors de la Coupe de l’indépendance, c’est un autre nageur qu’on a envoyé à Dubaï pour représenter le Bénin. Au championnat du monde de 2011 à Shanghaï, c’est le troisième de la sélection faite en son temps qui a été envoyé alors que le premier était forfait. A Londres, pour les Jeux Olympiques de 2012, c’est encore un autre qui a représenté le Bénin. La réplique a été apportée par les deux responsables de la Fédération. D’abord à propos de Shanghai, il était question de faire une sélection. Et les épreuves qualificatives pour ceux qui étaient venus à cette sélection ont été précisées. Au final, dans les épreuves qualificatives, Jules Bessan n’a pas été performant. Le coach personnel de Jules, Narcisse Alodossou pense que la sélection a été biaisée puisque l’un des épreuves défavorisait son poulain. Mieux, à Shanghai, le Bénin ne s’est pas inscrit sur cette épreuve. Et concernant les JO, les responsables ont expliqué qu’ils ont fait des propositions au Comité national olympique et sportif du Bénin (Cnosb) avec des informations sur leurs performances. C’est ce comité qui a désigné le représentant du Bénin. Ils ont par ailleurs rassuré le nageur qu’ils n’ont rien contre lui et son entraîneur, même si ce dernier n’est pas du même avis.
Eviter les règlements de compte
Avec les troublantes révélations faites par Jules Bessan et son entraîneur, les membres actuels de la Fédération béninoise de natation ( Fbn) doivent éviter les règlements de compte et rester au-dessus de la mêlée. A y voir de près, la Fédération est en proie à une crise. Chacun est en train de tirer le drap de son côté. Même si l’entraîneur du nageur appartient à l’ancien comité exécutif de la Fbn battu lors des dernières élections électives, ceux qui sont à la charge de ladite Fédération se doivent d’avoir un esprit de rassemblement et d’union sacrée entre tous les acteurs de cette discipline.L’engagement pris par les responsables de la Fédération ne doit pas être au bout des lèvres. Il doit être traduit à travers leurs comportements envers ceux qui ne parlent pas le même langage qu’eux.
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