Réhabilitation de Mathieu Kérékou : les victimes de la répression politique lancent une contre campagne

Le comité des victimes de la Répression politique au Bénin sur proposition de Pcb a lancé, hier à la bourse du travail à Cotonou, une campagne  de huit jours contre la réhabilitation sans jugement de l’ancien Président de la République Mathieu Kérékou.

Publicité

En réponse à la campagne de plaidoirie en vue de l’érection d’un monument ou du baptême d’une route au nom de l’ancien Président de la République Mathieu Kérékou qu’entend mener une Ong, les victimes de la répression politique au Bénin tiennent une contre campagne. A la faveur d’une conférence de presse tenue hier, ils estiment qu’une paix sociale profonde et durable au Bénin ne peut être une réalité que si le ‘’tortionnaire’’ qu’est Mathieu Kérékou est jugé. Le porte parole du Pcb précise que se sont les victimes qui doivent être indemnisées. Il trouve que l’incitative de rendre hommage à l’ancien président qui a passé 28 ans au pouvoir, «relève assurément d’une odieuse tentative de présenter le dictateur… comme un modèle à suivre à l’avenir». Ils soutiennent  que les gens qui composent cette Ong sont «certainement très jeunes ou trop manipulés  pour mesurer l’énormité de la fausseté du qualificatif de Kérékou  comme ayant un ‘’sens élevé de l’écoute du peuple’’ ou un ‘’désir d’une liberté d’expression’’ pour ses citoyens». Ces gens, selon le porte parole du Parti communiste du Bénin (Pcb) Jean Cocou Zounon, ne peuvent pas mesurer l’horreur, le dégoût ainsi que le ridicule lorsqu’ils parlent de ‘’l’humilité et de la modestie’’ d’un Président qui n’a pas hésité d’après la version lue à la radio, à assassiner son ministre de l’Intérieur pour cause d’adultère avec son épouse et qui a poussé la cruauté jusqu’à inviter la population à venir voir le cadavre offert en spectacle en compagnie de l’épouse infidèle.

Incrimination

Peut-on qualifier d’homme à l’écoute de son peuple un Président, ministre de la défense qui, à plusieurs occasions et à plusieurs reprises (1974, 1975, 1979, 1985), a ordonné de «tirer à vue sur tout manifestant», de «tirer sans sommation» sur les manifestations… mettant en œuvre ainsi son intention de «marcher sur des cadavres » afin de conserver le pouvoir? Peut-on qualifier de dirigeant à l’écoute de son peuple un président qui décide de poursuivre les centaines de milliers voire des millions de ses concitoyens pour pratiques de religions traditionnelles assimilées à la sorcellerie? Autant de questions que soulèvent les membres du comité des victimes de la Répression politique au Bénin dont Waounwa Thérèse et Baparapé ou encore Séraphin Agbagbata.

La contre campagne qui a été lancée hier en présence des syndicalistes comme Gaston Azoua et Laurent Mètognon, connaîtra son épilogue le 27 octobre prochain. Elle sera faite de témoignages, de visites d’expositions, du rappel des revendications des victimes et d’une caravane qui échouera au ministère de la justice.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité