Tapis rouge pour nos boulistes

Pétanque. Vous connaissez certainement le mot. Vous convainc moins l’activité physique et sportive qu’il est censé recouvrir. La pétanque ou le jeu de boules vient de tresser des lauriers de gloire au Bénin.

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C’est à la 46ème édition du championnat du monde de pétanque à Marseille, en France. Les Béninois remportent la Coupe des Nations. Ils se hissent au rang des meilleurs boulistes du monde. Hommage appuyé au trois boulistes, auteurs de cet exploit : Ligali Létédjou, Romuald Botré et Bio Emmanuel. Une mention spéciale au coach de cette équipe, Guy Tronnou.

Ici, ce qui tient lieu de la coupe des Nations n’est que la compétition annexe ou dérivée du championnat du monde de Pétanque. La coupe des Nations de Pétanques regroupe les pays recalés au niveau de la confrontation mondiale. Ces pays sont au nombre de 24, dont le Bénin. Mais avant qu’il ne s’adjuge le trophée du vainqueur, notre pays a dû battre successivement Andorre, les Pays-Bas et la Côte d’Ivoire. Il en découdra, en finale, avec le Cambodge battu sur le score étriqué de 13 à 11.

Voilà une discipline sportive qui compte si peu pour les Béninois. Mais une discipline sportive qui hisse le Bénin dans le cercle restreint des meilleurs. Si c’était nos footballeurs qui avaient réalisé un tel exploit, il y a gros à parier que les rues de nos villes auraient été prises d’assaut par des foules surexcitées, dans la clameur des klaxons des motos et des voitures. Peut être même que nous aurions eut droit à quelques jours fériés, chômés et payés.

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Mais il se trouve que ce n’est pas le football qui nous vaut de marquer ce bon point. La nouvelle de notre exploit, bien que bonne, n’intéresse pas grand monde.  Ne nous voilons pas la face : pour nombre de nos compatriotes, c’est à la limite d’un non-événement. Ils connaissent à peine la pétanque. Ils se demandent même comment on a pu l’ériger en un sport.

Pourtant, si nous le voulons bien, le coup d’éclat de Marseille peut être converti en un coup d’aile qui porte haut et loin le jeu de boules au Bénin. La face de cette discipline tenue jusqu’ici pour un sport mineur s’en trouverait changée. Une bonne politique de communication peut servir de levier à cette révolution que nous appelons de nos vœux ardents.  Elle peut faire connaître ce sport aux Béninois. Elle peut  le leur faire aimer. Elle peut en assurer l’essor partout et sur toute l’étendue du territoire national.

Nous devons commencer par montrer le trophée gagné par les nôtres à Marseille à tout le Bénin. Les Béninois sont des Saints Thomas. Ils ont besoin de voir avant de croire. Une caravane fera escale dans chacune de nos  77 communes. Les discours et autres allocutions de circonstances n’éclipseront pas des démonstrations populaires de parties de pétanque. On veillera, à chaque étape, à monter un noyau de boulistes. Ceux-ci seront chargés de la mission de faire éclore, dans un avenir proche, des équipes appelées à constituer l’ossature d’un véritable championnat national du jeu de boules.

On manifestera un intérêt particulier pour nos écoles, du primaire à l’université. Voilà la pépinière où vont éclore les grands champions qui changeront la physionomie du jeu de boules dans notre pays. Ces graines de champions sont d’abord à faire révéler dans le cadre d’un championnat national scolaire de jeu de boules. Ce championnat doit intégrer les différentes catégories d’âges : juniors, cadets, benjamin. Toutes les initiatives informelles relatives au jeu de boules doivent être identifiées et recensées. Elles fourniront le contingent de boulistes nécessaires à la constitution de véritables clubs. Lesquels bénéficieront, en retour, d’un plan encadrement technique, de formation, voire de financement.

Mais en dehors de la pétanque de compétition, il va falloir, à travers une campagne nationale, expliquer aux retraités, et plus généralement aux personnes du troisième âge, les vertus du jeu de boules pour la santé, le plaisir en sus. La sédentarisation qui fixe les personnes âgées sur place, ne s’adonnant à aucun déplacement, à aucune occupation, est source de graves troubles de santé. Le jeu de boules peut se révéler une activité régulatrice et fonctionnelle de tout premier ordre. Nous voici rendu à un point où le sport cumule tout à la fois les vertus de la culture physique, le  plaisir de jouer, les délices d’une occupation sociale partagée. Qu’il lève le doigt celui qui veut encore tenir la pétanque pour un sport mineur.

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