Tentative d’empoisonnement du Chef de l’Etat : « Aucun homme ne peut me tuer », dixit Boni Yayi

La « talonphobie » ne s’estompe guère dans la république.  Après les marches et déclarations de soutien dans les communes du Bénin, le Chef de l’Etat a reçu samedi à la salle du peuple de la présidence une forte délégation de ses partisans.

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Pendant près d’une  heure, le Chef de l’Etat a fait le procès de Talon, l’homme qui voulait, selon ses dires, le port et le coton béninois à lui seul. Selon lui, aucun homme ne peut le tuer.

C’est pour la première fois qu’il se prononce officiellement sur cette affaire de tentative d’empoisonnement dont il était la cible. Samedi dernier, il a reçu au palais de la Marina conseillers techniques et spéciaux, ministres, préfets, maires, officiers de l’armée, associations de jeunes et de femmes et d’autres personnalités venus surtout de plusieurs départements et surtout des Zou et des Collines. Comme les autres, ils sont venus pour lui apporter leur soutien et leur réconfort après la tentative d’empoisonnement dont il a failli être victime. Très exquis, vêtu d’un costume kaki et d’une cravate rouge vif, l’air un peu mélancolique, le Chef de l’Etat a fait un long récit de ce qui l’oppose à l’homme d’affaire Patrice Talon dont il livre la cupidité au peuple. Il raconte comment ce magnat des affaires a su profiter de la couverture de la société suisse Sgs pour gagner le marché du Programme de vérification des importations de nouvelle génération(Pvi-ng) avant d’évincer cette société et prendre seul en main la gestion de cette reforme. Sur le coton, Yayi n’a pas été tendre avec Patrice Talon. « La production cotonnière cette année a été l’œuvre de Dieu tout puissant… Dieu a fait ce miracle là et nous a prouvé qu’il a des pouvoirs illimités parce que pour acquérir des intrants… Mr Talon a pris toutes les mesures pour nous empêcher d’accéder aux intrants. Lesquels intrants devraient être mis à la disposition des pauvres paysans qui l’ont nourri  pendant trente ans. Mais l’homme propose, Dieu dispose. Des ministres ont accédé aux intrants de jour comme de nuit, sous la pluie, ils ont dormi dans des titans…ça a été dur. Tout est bien qui finit bien », affirme le président Yayi. Il revient à l’Aic qui n’aura plus le monopole sur la filière. « Le monopole tue et tue les intérêts. Si nous devons continuer, euh bien ce monopole va détruire notre patrie et notre nation. Malgré ça on vous pardonne, vous venez mais il y aura d’autres groupes. Mr Talon continue de dire non, ce n’est pas ça ces acquis à lui. Ces acquis à lui, c’est qu’il soit seul pour gérer la filière cotonnière. Pendant ce moment les paysans nous disent, si vous le mettez devant, nous on ne produit plus », ajoute-t-il. Enfin, il parle de la tentative d’empoisonnement dont il a été victime. « Ce que j’ai entendu et que vous avez entendu aussi… et si vous m’obligez à vous le rappeler et que vous sachez ce que j’ai entendu c’est que cette question devrait…ce que je ne crois pas. Aucun homme ne peut me tuer. Le jour où vous allez entendre, vous aurez appris ma mort, je vous dis de danser et de manger parce que c’est le jour où mon seigneur Jésus Christ m’a rappelé. Je cours aujourd’hui, je cours pour que je sois de cette vague à l’appel le jour de sa résurrection.  Voilà, aucun homme ne peut me tuer. J’ai cette conviction là mes chers compatriotes… », précise le Chef de l’Etat. Il dit aussi qu’il avait une confiance totale et sans limite à sa nièce et à son médecin au point où « il avalait les yeux fermés tout ce qu’ils lui amenaient ». Il attaque enfin l’inversion des valeurs dans la société  béninoise : «  je constate que l’argent gouverne tout dans mon pays, l’argent détermine tout ». Pourtant, dira-t-il, il croit en l’avenir et invite ses compatriotes à se ressaisir pour les valeurs spirituelles et éthiques pour rebâtir cette patrie.

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