Elections aux Usa : qui sera le 45 ème président des Etats-Unis ?

Bien  malin qui pourra le dire au regard des derniers développements de la campagne électorale et des derniers sondages annoncés tard dans la nuit en cette veille du 06 novembre. Les observateurs de la vie politique, les militants des deux principaux partis rivaux  s’accordent unanimement sur une seule certitude : 

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il n’y aura pas de raz de marée en faveur de l’un ou l’autre candidat. Ni le président en exercice (incumbent president)  ni son challenger Mitt Romney ne sont assurés de remporter largement le scrutin. Le précédent évoqué est  celui de l’élection présidentielle de 2000 qui a vu la victoire sur le fil de rasoir de Georges Bush junior contre le candidat démocrate, Al Gore  a depuis quitté la politique. Il a fallu , comme on s’en souvient, recompter les voix des électeurs de Floride.L’autre précédent que nous a rappelé un professeur de Harvard au terme d’une discussion avec les journalistes de la presse étrangère invités du département d’Etat, c’est le scrutin oublié de 1960 remporté  in extremis aussi par le président John F  Kennedy contre le président Nixon qui avait déjà remporté le vote populaire contre celui  du collège électoral remporté par Kennedy.Le professeur de Harvard répondait ainsi à une question sur la possibilité de réviser(ici on parle d’amendement)la constitution pour donner la prééminence au vote populaire. Son avis est que tout cela passera et que le pays ne risque pas de connaître une crise de régime encore moins de bouleversement majeur.

Les swing states, la clé du scrutin

Les swing States ce sont les Etats dont le vote n’est pas d’avance acquis à l’un ou l’autre des principaux candidats en lice.Ce sont en particulier la Floride, remportée en 2008 par Obama au détriment de Macain, le Newhampshire, l’Ohio entre autres.Cette année , la fracture entre les électeurs de deux camps rivaux est patente dans le Newhampshire.Au point où les deux candidats y   ont tenu leur dernier meeting, lundi dans la matinée pour le président sortant, la soirée de mardi pour son challenger Romney.  Les deux rivaux peuvent revendiquer d’avoir réussi à rassembler autant de militants. En effet , le meeting d’Obama tenu en plein air  derrière le State House de la capitale Concord, capitale du Newhampshire, au lieu Boston, comme  nous l’ écrivions dans notre précédent article, a rassemblé  une dizains de milliers de partisans. Idem pour le candidat Romney dans  un  stade de basket ball tard dans la nuit d’hier dans la  ville de Massachusset. Il est de plus en plus admis que si la participation des électeurs du Newhampshire est forte ce sera le candidat démocrate qui remportera le scrutin mais rien n’est  moins sûr. Cette année , selon les spécialistes intervenant sur les plateaux de Cnn comme  sur les autres chaînes qu’il nous arrive de regarder, c’est l’Etat de l’Ohio qui sera l’arbitre du scrutin. Les deux candidats sont en effet au coude à coude et il est fort possible qu’un décompte des voix pourrait intervenir .Une réédition du scénario de l’élection de l’année 2000 .L’autre Etat qui n’est pas considéré comme un  swing State, l’Etat de New york  peut créer la surprise à sa façon. L’ouragan qui a dévasté la ville et  qui  a  mis tout sens dessus dessous n’a pas arrangé les choses,   puisque beaucoup d’électeurs ne savent pas où voter et on n’est pas certain que la possibilité qui leur a été donnée  de voter par e.mail ou par fax  pourra  drainer les foule et convaincre les indécis accablés par le drame du « super storm  Sandy » iront  voter sans rechigner..

Campagne et sondages jusqu’au jour du scrutin

L’une des spécificités (il ya en a beaucoup)du système électoral américain est la possibilité offerte aux candidats de faire campagne  jusqu’au dernier jour, y compris le jour du scrutin. Alors que dans la plupart des pays (France et en Europe  en particulier) la campagne et les sondages sont interdits les derniers jours précédant le scrutin, il n’ya rien de tel ici aux Etats Unis.  Et comme nous l’avons dit plus haut, les deux candidats principaux et leurs partisans  ont fait campagne jusqu’à la veille du scrutin.  Et même le jour du scrutin. Dans ce pays où les citoyens revendiquent la liberté totale , on ne conçoit pas que des restrictions soient imposées aux  électeurs. Ainsi , des chaînes de télévision peuvent donner les résultats  au fur et à mesure du déroulement du scrutin. Ainsi,  au moment même où nous écrivons ces lignes une chaîne de télévision annonce les résultats d’un bureau de vote d’un Etat réputé swing state pour illustrer que le scrutin est vraiment serré. Chose inimaginable sous nos cieux !Le plus curieux est que le jour même du vote les partisans des deux camps peuvent encore faire campagne dans les bureaux de vote même.L’idée est que les indécis peuvent encore voter pour l’un ou l’autre des candidats  sans que cela change quelque chose dans le choix des électeurs qui savent depuis longtemps pour qui il doivent voter.

Au commencement était le verbe !

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Plus on observe le système électoral américain, plus on se rend compte de l’importance du discours. La campagne électorale se réduit de notre point de vue à un simple échange de mots  et de propos aussi assassins que les autres. Ainsi,  le président Obama parle –t-il à ses électeurs de prendre leur revanche(le terme qu’il a utilisé est celui de «  revenge ») que son adversaire Romney s’en saisit aussitôt pour affirmer dans tous ses meetings que le président veut continuer à diviser le pays alors que lui , Romney se pose en rassembleur de tous les Américains pour la  grandeur de la grande Amérique. Ce sont des tonnerres d’applaudissements que déclenchent invariablement ses propos partout où ce discours est prononcé. De même,   le slogan des démocrates «   forward » qu’on peut voir sur toutes les affichettes lors des meetings d’Obama est souvent raillé sous le terme » for Won ».A l’autre slogan « four more years ! » quatre ans de plus  pour finir le job commencé en 2008 est souvent opposé à «  one more day » encore une journée pour en finir avec le pouvoir  d’Obama qui du point de vue des Républicains a provoqué le recul et le déclin de l’Amérique dans le monde. Les démocrates de leur côté n’ont de cesse de démontrer que  le candidat Romney n’a pas de programme. Ils dénoncent sa politique de délocalisation des industries  vers la Chine pendant son mandat unique de gouverneur de l’Etat du Massachusset. Ainsi on a pu entendre l’ancien président Clinton qui s’est impliqué fortement dans la campagne d’Obama déclarer que le seul mandat n’est dû qu’à son incompétence , puisqu ‘il a commencé son mandat avec 60% des opinions favorables contre à peine 30% à la fin du mandat. L réplique est venue de la bouche  d’un professeur  de Harvard partisan du tea party rencontré à Harvard dans la journée d’hier. Romney  a fait ce mandat pour prouver qu’il peut diriger un pays, tandis que le président n’a jamais rien dirigé à part d’avoir été sénateur, avant de devenir président. Total on retiendra que la campagne est simplement un campagne de mots. Et c’est encore ce professeur de Harvard qui le dit si bien en réponse à une question d’une consoeur originaire de la République populaire de Chine qui s’inquiétait de la fixation faite par le candidat Romney sur le rôle nuisible que jouerait son pays dans le monde. Après avoir reconnu qu’il n’y avait aucun spécialiste de la politique étrangère parmi les panelistes : « ce qu’on dit au cours d’une campagne ,n’est pas toujours ce qu’on fait une fois au pouvoir »Et de déclarer sentencieusement comme pour mettre fin au débat « il n’y aura pas de véritable changement en politique extérieure avec Romney ».Et il n’a pas tout dit ! Car on a beau regarder à la loupe les déclarations des deux candidats pendant la campagne, «  il n’ya pas grande différence entre les deux politiques ».La seule n différence est dans la manière dont l’un ou l’autre veut régler comme celui du chômage par les impôts sur les gros revenus , à la hausse pour l’un, à la baisse pour le camps des sconservateurs.  

Vincent Foly
(depuis Boston dans le Massachusset)

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