La culture: en veux-tu en voilà

Le Bénin en pleine effervescence culturelle. Jamais autant qu'aujourd'hui le soleil de la culture n'a brillé sur notre pays. Des musées s'ouvrent, fruits d'initiatives privées.

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 Le cinéma que nous avons relégué au greniers des accessoires, ranime des écrans oubliés.  Des festivals fleurissent et sortent de l'ombre nombre de nos artistes et créateurs. Le portail culturel du Bénin, entré en hibernation, est de retour. Ceux qui choisissent de prendre la plume bravent la pénurie et l'incurie. Ils s'arment de l'audace de transformer leurs manuscrits en livres. Comme la cerise sur le gâteau, la beauté marque d'une touche particulière ce remue-méninges culturel. Miss Naïade s'est donné rendez-vous à Cotonou, faisant rivalisé de grâce et de culture quinze beautés en provenance d'une dizaine de pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre.

Merveilleuse embellie culturelle avant l'arrivée imminente de l'harmattan. Mais attention. Et si tout ceci n'était qu'un feu d'artifice? Que des étoiles lointaines qui clignotent dans la nuit?  Qu'un feu de paille qui ne laissera la moindre trace?  Qu'un simple accident, cocktail d'aléas, de hasards et d'occasions fortuites ? Faut-il croire à ce que nous voyons? Devons-nous tenir pour durable ce que nous vivons?

Bonnes et justes questions. La culture, dans notre pays, n'a été que trop longtemps tenue pour quantités négligeables. Pertinentes et légitimes interrogations. La culture, dans notre pays, est restée trop longtemps un à-côté du développement. Aussi, croyons-nous rêver, dans ces conditions, de voir la culture briller de mille feux et s'illustrer comme un astre majeur autour duquel gravitent tous les autres astres. Jetons un coup d'oeil par la fenêtre. Laissons-nous convaincre avec ces quelques échantillons.

·       La Biennale Regard Bénin a ouvert ses portes à Cotonou le 8 novembre et ce jusqu'au 13 janvier 2013. Cette Biennale se veut une grande exposition qui sert tout à la fois le contexte béninois, sous-régional et international. Avec des artistes qui ne viennent pas seulement exposer leurs oeuvres, mais qui les créent sur place, dans une dynamique particulière de partage avec le public. C'est une première.

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·       La Fondation Zinsou et l'Institut français de Cotonou se donnent la main pour lancer un Festival de danse contemporaine du 10 novembre au 8 décembre. Le Festival dénommé "Dansons maintenant" réunit de grands noms d'ici et d'ailleurs: Marcel Gbeffa, Awoulath Alougbin, Jasp Company de la Côte d'Ivoire, Andreya Duamba du Congo, Salia Sanou du Bourkina-Faso, Mathilde Mounier de France.

·       Avec le portail culturel du Bénin inauguré le 10 novembre, la diversité, la richesse de la vie culturelle trouvera une place de choix sur le net. Sera ainsi diffusé l'ensemble de l'actualité culturelle de notre pays dans diverses disciplines (musique, théâtre, danse, cinéma, arts plastiques, livres et savoirs, événementiels, patrimoine culturels). Des sessions de formation pour renforcer les capacités culturelles sont également bien en place.

·       Dans le septentrion, à Parakou plus précisément, du 25 au 28 octobre, ce fut le cinéma qui a pris ses quartiers dans la cité des Kobourou. La première édition du Festival "Rencontres des belles images africaines" a fait vibrer la ville avec des films africains, devenus, pour certains, des classiques: "Au nom du Christ" de Roger Gnoan M'Bala, "Le secret de l'enfant fourmi" de Christine François ou "L'Afrique sur Seine" de Paulin Vieyra. etc.

Osons le dire: la culture se porte relativement bien dans un Bénin encore malade de sa culture. Parce que l'Etat, la puissance publique, est encore dur à la détente. Il tarde à comprendre que la culture est une industrie à fort taux de plus-value. La politique de décentralisation tourne le dos à son accompagnement culturel naturel. C'est une maison étrangère, 52 ans après nos indépendances, qui continue d'accueillir et d'abriter l'essentiel de nos manifestations culturelles à Cotonou, la vitrine du Bénin. Le Budget national est estimé à environ 1300 milliards de FCFA. Mais c'est seulement 1 milliard de FCFA qui est alloué à la Culture via le Fonds d'Aide à la Culture. Quel pourcentage cela représente-t-il? N'essayez pas de calculer. Le ridicule tue!

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