La quête du bonheur

Comment s'en sortir ? Comment réussir sa vie ? C'est là une préoccupation humaine universelle. Personne, sur la terre des hommes, ne choisit d'être un sujet d'échec. Personne ne choisit  d'être et de rester pauvre, perturbé par la pénurie, tourmenté par la nécessité. L'homme est né du jour où les premiers hominiens ont adopté la station debout.

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 C'est une tendance naturelle chez l'homme de tendre à aller vers le haut, à affirmer, pour ainsi dire, sa verticalité. Cela s'appelle grandir, cela veut dire s'épanouir.  

" Plus vite, plus haut, plus fort". Voilà l'idéal des Jeux Olympiques modernes. Un tel idéal traduit bien l'aspiration fondamentale, inscrite au plus profond de chacun de nous. En simplifiant énormément, on dira que celui qui prend conscience de ses lacunes et insuffisances dans son accomplissement personnel, ne peut se plier à son triste sort. Il aspire à plus. Il aspire à mieux.

Ne lui demandez pas, une fois parvenu à un niveau acceptable de confort et de bien être, de ralentir sa course, de bloquer sa marche en avant, d'abandonner sa quête du bonheur. C'est connu : qui n'avance pas recule. C'est pourquoi, on ne peut tenir que pour une attitude morbide, une disposition pathologique toute forme de justification de la pauvreté et de la misère.

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La quête du bonheur, si ce n'est la vision de la réussite sociale au Bénin, a une histoire. Celle-ci est ponctuée de repères précis. Ne remontons pas à Mathusalem. Partons de l'époque coloniale. L'école du Blanc était censée ouvrir à ceux qui la fréquentaient et qui en sortaient les chemins de la réussite et de l'accomplissement social.  L' "akowé", un produit de cette école, était regardé comme un modèle de succès. Dans l'ordre nouveau imposé par le colonisateur, il était proche du pouvoir. Il avait le privilège d'un salaire. Il pouvait prétendre à une pension de retraite pour ses vieux jours.  Comme dirait l'autre, " Ce n'est pas le bonheur çà ? "

Quand il a plu à l'Akowé d'aller plus loin, sans pour autant changer son angle de vision, il a pensé que sa part de bonheur doit être proportionnelle au nombre de ses diplômes. Plus il peut en aligner mieux cela vaut. Plus il se donne des moyens d'en garnir son CV, plus rouge, pense-t-il, doit être le tapis qu'il attend voir dérouler sous ses pieds. Le mythe du diplôme a occupé l'Akowé au point qu'il s'est laissé surprendre par une nouvelle génération de ses compatriotes. Ces derniers ont fait leur université au marché international de Dantokpa. Ils se sont libérés des contraintes salariales. Ils se prévalent d'une certaine autonomie financière. Ce qui leur donne des marges énormes d'actions et de réalisations. Cette mutation sociale a valeur d'une révolution.

N'oublions pas le cas de ceux qui cherchent le bonheur dans une quête éperdue de Dieu à travers diverses expériences religieuses. Ce qui les porte d'église en église, de temple en temple, de sanctuaire en sanctuaire. Ils sont des hommes et des femmes de tous les pactes. Ils se complaisent dans toutes les formes de compromis, sinon de compromissions. D'autres s'acceptent comme des fous de Dieu, prêts, ici bas à tous les excès dans le dessein de créditer leurs comptes de bons points dans l'au-delà.

Enfin, nous constatons que de plus en plus de Béninois découvrent le développement personnel, la pensée positive. Ce sont là des concepts nouveaux qui les placent devant de nouvelles équations de la vie. Aussi cherchent-ils à situer, dans cette mouvance, leur quête du bonheur. Ils apprennent que l'homme est la mesure de toutes choses. Avant l'argent, à tenir, par conséquent, sous contrôle et aux ordres. Ils comprennent que l'individu, cet être de liberté et de responsabilité, est le levier de tout vrai changement. Ils s'imposent la discipline de croire en eux-mêmes, d'avoir confiance en eux-mêmes. Ils se convainquent, avec Victor Hugo (citation)" Qu'il n'y a rien que le rêve pour créer l'avenir. L'utopie d'aujourd'hui, c'est la chair et le sang de demain" (Fin de citation). Ils mesurent leur capacité de réalisation en adhérant à l'idée de Napoleon Hill selon laquelle " Nos plus belles idées, à moins d'être réalisées, ne sont que de la dentelle intellectuelle". Une chose est sûre : il n'y a pas de bonheur par procuration. En ce sens qu'on ne peut être heureux en lieu et place de quelqu'un. A chacun son bonheur. Un bien indivis, qui se partage cependant.

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