Pour obtenir l’extradition de Talon : Yayi serait prêt à «brader» coton, Pvi, télécoms et chemins de fer à Bolloré

«Talon est parti définitivement», murmure-t-on dans les arcanes du pouvoir. Mais qui pour le remplacer et tenir son rang dans la très précieuse filière coton qu’il tenait de main de maître et dans la gestion du Programme de vérification des importations (Pvi) qu’il a gagnée?

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À la Marina, on semble avoir sa petite idée sur la question. La visite de Vincent Bolloré à Cotonou la semaine dernière n’est pas innocente à ce sujet.

L’affaire d’empoisonnement est encore fumante dans la république. Pendant que la «justice» s’évertue à rassembler les morceaux du puzzle et que les partisans du Chef de l’État s’abonnent tous aux marches et aux déclarations de soutien afin de compatir à la peine de leur chef, les traces de Talon et son acolyte Olivier Boko, eux, sont de moins en moins visibles. Ils seraient dans un pays limitrophe, sous protection d’un Chef de l’État qui voue une haine viscérale au Président Boni Yayi, selon des indiscrétions. On aurait retrouvé leurs traces en France, en Belgique, aux États-Unis, au Canada… La profusion des pays où ils se trouveraient aggrave le travail des nombreux «chasseurs d’hommes» lancés à leurs trousses par le gouvernement et Interpol, la police des polices. Pour preuve, Louis-Philippe Philippe Houndégnon, le plus brillant des flics béninois n’aurait pas ramené grand-chose de sa dernière tournée. Pendant tout ce temps, on réfléchit à la succession de Talon dans les affaires coton, Pvi et consorts. La dernière visite de Vincent Bolloré à Cotonou et en l’occurrence au port n’est pas faite au pifomètre. Côté officiel, Bolloré est venu s’enquérir de l’évolution des travaux pour lesquels il a investi des milliards au port.

Au cours de la visite des chantiers, on l’a vu revenir sur ces milliards engloutis dans la construction des quais. Son interlocuteur Boni Yayi paraît lui très boulimique et lui demande de financer un chapelet de projets au port et dans d’autres secteurs tels la modernisation des chemins de fer, les grands bâtiments. À sa sortie d’audience, Vincent Bolloré s’est montré très enthousiasmé. Il est prêt à mettre la main pour satisfaire les ambitions de son «ami». Le port, le chemin de fer, les télécommunications, les travaux publics, sont des domaines de prédilection du groupe Bolloré, et son Pdg n’a pas caché ses ambitions dans ce domaine. À l’entendre, le Bénin devrait bénéficier du financement de ce groupe dans les années à venir. Mais Bolloré n’est pas un philanthrope et en retour, il doit s’attendre à quelque chose. Dans les coulisses, on apprend que Boni Yayi aurait promis le Pvi, les chemins de fer et Bénin télécoms à Vincent Bolloré. En retour, ce dernier devrait aider le gouvernement dans sa volonté obsessionnelle d’arrêter Talon. Mais l’offre est alléchante pour Vincent Bolloré qui, en plus, n’a pas le pouvoir d’arrêter, lui, quelqu’un. C’est ce qu’il aurait dit au Chef de l’État, lui faisant signifier en outre qu’il n’avait plus auprès de l’actuel président de la République Française, les mêmes entrées qu’au temps de Sarkozy. Selon les mêmes sources, un Chinois rôde autour de la filière coton et surtout des intrants. Ce mardi, il devrait rencontrer le Chef de l’État mais à quel prix? Wait and see.

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