Arrêté par l’armée, le Premier ministre malien démissionne

Le Premier ministre du Mali, Cheick Modibo Diarra, a annoncé mardi matin sa démission quelques heures après avoir été arrêté par des soldats à Bamako alors qu'il avait prévu de se rendre en France.

Publicité

Cet incident politique risque de compliquer les efforts actuellement menés pour rétablir la stabilité dans le pays dont le nord est passé sous le contrôle de groupes islamistes armés après un coup d'Etat militaire le 22 mars.

"Il a été arrêté alors qu'il essayait de partir pour la France", a dit Bakary Mariko, porte-parole des militaires qui ont participé au putsch fomenté par le capitaine Amadou Haya Sanogo.

"Le pays est en crise et il bloquait les institutions", a ajouté Bakary Mariko. "Il ne s'agit pas d'un coup d'Etat. Le président est toujours en place mais le Premier ministre ne travaillait plus dans l'intérêt du pays", a-t-il poursuivi.

Publicité

Diarra s'est prononcé à plusieurs reprises en faveur de l'intervention d'une force internationale dans le nord du Mali et ses relations avec l'armée se sont dégradées, le capitaine Sanogo étant opposé à cette option.

La majorité des militaires estiment avoir seulement besoin d'un soutien financier et logistique pour mener eux-mêmes une opération de reconquête du nord du pays.

Le chef du gouvernement a été conduit à Kati, ville de garnison située à l'extérieur de Bamako, qui sert encore de quartier général à l'ancienne junte.

Il a annoncé sa démission dans un communiqué diffusé par la télévision officielle mardi matin, a précisé un responsable de la chaîne.

Les militaires maliens, qui avaient renversé le président Amadou Toumani Touré, ont restitué la direction de l'Etat aux civils mais demeurent influents dans la gestion des affaires.

Cet événement risque de compliquer les efforts visant à stabiliser le Mali dont la partie septentrionale est contrôlée par des rebelles touaregs et des groupes islamistes dont certains liés à Al Qaïda entendent y appliquer la loi coranique.

Selon des habitants de Bamako, la capitale était calme aux premières heures de la journée, mardi.

Ancien ingénieur de la NASA et dirigeant de Microsoft pour l'Afrique, Diarra assurait l'intérim en tant que chef du gouvernement depuis avril lorsque les militaires avaient officiellement restitué le pouvoir.

Gendre de Moussa Traoré, ancien chef putschiste et président de 1968 à 1991, Diarra semblait entretenir de bonnes relations avec les militaires.

Mais, selon les observateurs, des tensions sont apparues au cours des dernières semaines lorsque Diarra, relativement peu expérimenté en politique, a paru vouloir se constituer une base électorale en vue de futurs scrutins.

Des divergences sont également apparues depuis plusieurs mois avec le président intérimaire Dioucounda Traoré.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité



Publicité