Affaire tentative d’assassinat de Boni Yayi : Cissé et Zoubé objet de pressions et d’acharnements, selon leurs avocats

Me Charles Badou et Me Mohamed Baré, respectivement avocat de Ibrahim Mama Cissé et Zoubératou Kora, deux des présumés complices dans le dossier dit de «tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat», ont animé une conférence de presse ce jour au Codiam à Cotonou.

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Dans sa parution du lundi 03 décembre, La Nouvelle Tribune a titré en manchette : «Présumée tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat : Manœuvres pour convaincre Cissé et Zoubé de demander pardon à Yayi ». L’article est sous-titré « O5 heures d’entretien à la prison de Misserété », « Comment le pouvoir se substitue au juge d’instruction ». L’article signé de Léonce Gamaï a donné l’information selon laquelle, le commandant Mama Ibrahim Cissé, l’ex-médecin traitant du Chef de l’Etat, présumé complice dans la supposée tentative d’empoisonnement de ce dernier, a été extrait contre l’avis du juge d’instruction de la prison civile d’Akpro Missérété (Lire l'article ici). La prison où il est détenu depuis l’éclatement de cette affaire bientôt deux mois. L’article a suscité le droit de réponse du général Lègba Sémègan, directeur de cabinet du ministre de la défense, le président Boni Yayi. Sans apporté un démenti formel à l’information relative aux « manœuvres », il déclaré dans son droit de réponse: «  Le Général de Brigade SEMEGAN L. Cocou n’a vu ni Cissé, ni les autres personnes en détention. Il n’est donc pas un envoyé du Chef de l’Etat. Son déplacement n’embrouille aucun esprit, ne brouille aucune piste. Il s’agit d’une démarche purement militaire, disciplinaire qui n’a rien à voir avec la procédure pénale. Mieux, ce déplacement du président et du rapporteur de la commission disciplinaire a été autorisé par le ministre en charge de la Justice.»

Dénominateur commun

Codiam, à Cotonou ce vendredi 7 décembre. Salle climatisée. A la table de conférence, Me Charles Badou, avocat conseil du commandant Mama Cissé et Me Mohamed Baré, celui de Kora Zoubératou, la nièce du président de la république. Tout comme le premier, elle est aussi présumé complice dans le dossier «empoisonnement ». En face d’eux, une trentaine de journalistes ; presse locale et internationale. Et ce décor pourquoi ? Me Badou et Me Baré veulent faire des rectifications et dénoncer l’acharnement et la pression morale dont sont victimes leur clients. Selon les deux avocats, Zoubé (le diminutif de Zoubératou) et Cissé « n’ont pas avoué avoir tué ou avoir participé à une prétendue tentative d’empoisonnement » du chef de l’Etat. Contrairement à ce qui est véhiculé par « une certaine presse », « le Commandant Cissé n’a jamais adressé une demande d’audience au Président de la République» dans l’optique de lui demandé pardon. Il en est de même pour Zoubé. L’état de santé des deux est déplorable. « Zoubé est très fragile. Elle a même une anémie », a précisé Me Baré.

Cissé a bel et bien été extrait…

Selon son avocat Me Charles Badou, Cissé a bel et bien été extrait de la prison civile d’Akpro Missérété par la hiérarchie militaire contre l’avis du juge d’instruction. « Le juge d’instruction a pris une ordonnance pour interdire son extraction de la prison. Et la décision a été portée à la connaissance de la hiérarchie militaire. Mais cela été violée », a déclaré Me Badou. Il a ajouté que son client a été contraint d’écrire une lettre de demande d’audience à adresser au chef de l’Etat.  Et pour ne pas rester les bras croisés, « nous voulons appeler au respect de la loi. Le dossier est en instruction. Qu’on laisse le juge d’instruction faire son travail sans aucune pression.»

Zoubé : la torture morale ?

Zoubé a connu une galère le 30 novembre et le 1er décembre. Son avocat raconte. Le début : « Zoubératou a eu un sérieux malaise dans la nuit du 30 novembre. Elle avait des maux de ventre violents. Le détenu de la cellule qui se trouve à coté de la sienne lui a demandé de prendre du sucre et du gingembre. Ce qu’elle fit. Elle a beaucoup vomi après ». La suite : « le samedi Zoubé est extraite de la prison sans que le juge d’instruction n’en soit informé. Elle est restée de 12 h à 17 h aux mains du Commandant Serge Chabi. On l’a privé de nourriture. On l’a torturé moralement. On l’a forcé à remplir un document de 20 pages dont je n’ai pas eu copie. Je ne sais pas ce qu’elle a dit. » La fin : « Elle s’est opposée à rédiger la lettre de demande d’audience qu’on a voulu la forcer à adresser au chef de l’Etat. Plus tard, on a appris que le Dr Cissé a été forcé d’écrire ladite lettre en son nom et en celui de Zoubératou.»

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