22 ans après la constitution du 11 décembre 1990 au Bénin: la démocratie béninoise bat toujours de l’aile

Institutions de la république contrôlées par des proches du pouvoir, opposition mal en point, amorphe et réduite au silence, presse de moins en moins libre, hommes d’affaires persécutés …

Publicité

Vingt deux ans après la prise de la constitution du 11 décembre 1990, la démocratie béninoise semble tombée de son piédestal et patauge désormais dans les travers dignes des Républiques baninières.

11 décembre 1990-11 décembre 2012, cela fait aujourd’hui 22 ans que le Bénin a adopté la loi N°90-32 portant constitution du 11 décembre 1990. Ce jour, la Cour constitutionnelle dirigée aujourd’hui par Me Robert Dossou commémore cet anniversaire à sa manière. Elle devrait, avec des spécialistes, se pencher sur l’application de cette constitution, une des plus vieilles aujourd’hui en Afrique et tirer des leçons. Mais ce travail de spécialistes ne doit pas occulter la réalité de notre démocratie actuelle. Le Béninois lambda déplore la régression de notre démocratie  qui ne compte plus parmi les meilleurs exemples en Afrique. Aujourd’hui au Bénin, presque toutes les institutions de la république sont inféodées au pouvoir. Le gouvernement a réussi en plaçant à leur tête des gens proches de lui. L’opposition elle, se réduit chaque jour comme une peau de chagrin. Certains de ces ténors et même des députés ont été attirés par les sirènes de la majorité au pouvoir. Les partis politiques dits de l’opposition sont persécutés, empêchés d’agir et privés de médias. Cette situation a amené l’opposition à une sorte da vacance politique, un apolitisme inquiétant qui laisse le Champ libre au gouvernement et à son Chef de conduire le pays comme ils veulent sans la moindre possibilité de se faire critiquer. Les médias ne sont pas mieux lotis dans cette crise qui frappe la démocratie béninoise. Le pouvoir qui reste allergique à la moindre critique bâillonne la presse.  Les canards jugés trop critiques à l’endroit du pouvoir sont simplement empêchés de parution. Des émissions de certaines chaînes de télévision sont suspendues parce qu’elles sont jugées trop dures à l’endroit du gouvernement et du Chef de l’Etat.  Le régionalisme, l’injustice sont devenues les fondements de la gouvernance politique actuelle. Et pourtant, le peuple  a exigé dans le préambule de cette constitution du 11 décembre 1990 « …l’opposition fondamentale à tout régime politique fondé sur l’arbitraire, la dictature, l’injustice, la corruption, la conclusion, le régionalisme, le népotisme, la confiscation du pouvoir et le pouvoir personnel » et sa volonté de « défendre et de sauvegarder notre dignité aux yeux du monde et de retrouver la place et le rôle de pionnier de la démocratie et de la défense des droits de l’homme ».  En attendant que le juge constitutionnel fasse son bilan, on se demande si on a vraiment vaincu la fatalité avec le retour de ces maux d’antan.

Le Pcb dans une autre danse

Le même jour, le Parti communiste du Bénin(Pcb) commémore le 23è anniversaire de la chute du marxisme et de Kérékou. En effet, un an avant la prise de la constitution du 11 décembre 1990, le pays encore a connu un autre événement non moins important. Il s’agit du soulèvement populaire du 11 décembre 1989 qui contraint le président Kérékou à abandonner la dictature, le marxisme léninisme.  La marche qui a ébranlé toute la ville de Cotonou a permis au peuple de conspuer la dictature du président Kérékou qui gérait le pouvoir d’une main de fer. Ce jour, le Pcb organise une marche pacifique qui partira de l’Etoile Rouge vers la bourse du travail pour commémorer le 23è anniversaire de la chute de la dictature. Pour les organisateurs, les problèmes d’aujourd’hui paraissent même plus inquiétants que celles de 1989 et il y a lieu de s’interroger sur ce que la démocratie nous a apporté en 22 ans de pratique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité



Publicité