Procès de Me Lionel Agbo : crise de confiance entre le juge et la défense

La comparution de Me Lionel Agbo hier dans le procès « offense au chef de l’Etat » s’est soldée par un énième report du dossier. Tout comme pour le dossier diffamation, les avocats de la défense ont formulé une demande de récusation du juge.

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Programmé  hier pour « réquisitions, plaidoiries et être mis en délibéré », le dossier 4636/RP/2012 a été, après plusieurs heures  d’audience, renvoyé au 19 décembre 2012 pour les mêmes motifs. Dans ce dossier, « offense au chef de l’Etat », la victime est le président Boni Yayi. Le prévenu, son ancien porte-parole, conseiller spécial et conseiller de l’Autorité transitoire de régulation des postes et télécommunications, Me Lionel Agbo. Cet avocat-politique est cité par le président Boni Yayi pour ses propos sur la corruption dans l’entourage de ce dernier. Au cours d’une conférence de presse qu’il a animé le 18 septembre, Lionel Agbo avait dénoncé une certaine corruption dans l’entourage du président Boni Yayi. A cet effet, il avait déclaré : le chef de l’Etat «…sait que je sais qu’il sait que je sais… ». Se sentant offensé, le Président de la République a porté plainte contre son ancien proche collaborateur. Ainsi que contre Canal 3 Bénin pour avoir diffusé les propos présumés incriminés.

Hier, le ministère public a requis contre Berthe Cakpossa, la directrice général de Canal 3 Bénin, 2 mois d’emprisonnement ferme. Les avocats de Me Agbo ont refusé de plaider le dossier dans des circonstances où «les droits du prévenus ne  sont pas garanties». C’est pour ce même motif qu’une partie d’eux s’est de constituée. « Nous avons formulé une demande de récusation du juge. Il devrait déporter le dossier mais il ne l’a pas fait. Nous avons soulevé alors une exception d’inconstitutionnalité. Il n’a pas donné de suite à cela. Nous nous dé constituons donc. Nous doutons de la partialité du juge », a déclaré à la presse l’un des avocats de Me Agbo.

Pour ses mêmes propos, Me Lionel Agbo est cité dans un second dossier pour diffamation. La plainte à ce niveau a été portée par des membres du cabinet civil du président de la République. Ce sont la directrice de cabinet, Véronique Brun Hachémé, le secrétaire général de la présidence  Emmanuel Tiando, et le secrétaire général du gouvernement, Eugène Dossoumou. Lors de l’audience du mercredi 05 décembre, consacrée à ce dossier de diffamation, les avocats de la défense ont également formulé une demande de récusation du juge. Ce second dossier a aussi été renvoyé au 19 décembre.

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