Affaire du port sec de Tori : dossier classé sans suite, deux carrières brisées pour rien

Une des affaires qui a secoué la République l’année dernière et qui a entrainé le limogeage de deux cadres du pays, vient de connaître son épilogue. Alors qu’on croyait aboutir à la poursuite des présumés prévaricateurs, le juge en charge du dossier proclame un « non lieu ». Affaire classé donc, après avoir brisé  méchamment la carrière de deux cadres du pays.

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Le dossier du port sec de Tori n’était qu’une tempête dans un verre d’eau. Près de quatre mois après son éclatement,  elle s’est révélée comme un canular monté juste pour distraire l’opinion et limoger des gens qu’on voulait écarter. Hier, le juge d’instruction du deuxième cabinet a vidé ce dossier et l’a classé sans suite après avoir auditionné le dernier protagoniste, le plaignant lui-même. On se rappelle que c’est lui qui  aurait  accusé des cadres très proches du Chef de l’Etat de lui avoir pris de l’argent en lui promettant de traiter diligemment son dossier. Ce qu’ils n’ont hélas jamais fait. Ainsi, fâché, il se serait plaint auprès d’un autre proche du Chef de l’Etat en lui faisant visualiser une vidéo montrant les cadres en question prenant de l’argent. L’information est parvenue jusqu’au Président Yayi qui a simplement, sans aucune autre vérification, décidé de limoger ces cadres que sont le Secrétaire général de la Présidence de la République, Edouard Ouin Ouro, et le Dg du port de Cotonou, Joseph Ahanhanzo Glèlè.  Mais hier, devant le juge d’instruction, Eric Hounguè, ce mystérieux promoteur d’un port sec de plus de 100 milliards a perdu son latin. Il a simplement choisi de ravaler ses vomissures en niant tout ce qu’il avait dit. Selon des sources judiciaires, il a nié l’existence d’une telle vidéo et s’est confondu en excuses devant les intéressés. Il aurait craint les représailles car la nouvelle loi sur la corruption punit à la fois le corrompu et le corrupteur. Le juge, lui, a classé ce dossier.

Deux carrières brisées pour rien

Et voilà, le dossier du port sec de Tori donne à nouveau la preuve de l’improvisation dans la République. Pour un rien du tout, deux éminents cadres ont été accusés, honnis, limogés et persécutés. Leurs carrières ont été brisées et leurs noms salis à jamais. Pourquoi ne pouvait-on pas attendre de vérifier cette information avant de limoger ? Aujourd’hui tout ce qu’on a dit contre ces cadres se révèle être faux. Le gouvernement devrait présenter des excuses à ces deux cadres du pays dont l’honneur et la dignité ont été salis. On devrait aussi chercher à les réhabiliter. Quant au promoteur qui s’est dédit, on devrait aussi le châtier afin qu’il comprenne la gravité de son acte.

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