Afrique : sortir de l’immobilisme pour amorcer le développement

Il y a un mal qui mine le développement de l’Afrique, au-delà de tous les autres maux, c’est le problème de l’immobilisme. Sur un continent qui est confronté à autant de problèmes, on devrait normalement remarquer une suractivité, un plus grand dynamisme de sa population, pour trouver des solutions aux nombreux problèmes de l’Afrique.

Publicité

Mais, ce n’est généralement pas le cas. Et, paradoxalement, on remarque plutôt la tendance contraire : C’est plutôt en Afrique que l’immobilisme a ses plus beaux jours, et pourtant le Changement continue de frapper à la porte de l’Afrique. Quand donc allons-nous pouvoir rentrer dans un de ses wagons, pour atteindre la destination du développement, quitte à prendre le train en marche…

« Ceux qui entreprennent quelque chose, ont contre eux, ceux qui font la même chose, ceux qui font le contraire, et la grande majorité de ceux qui ne font rien»! C’est un enseignement bien connu de la sagesse pratique. Or, on constate qu’en Afrique, ceux qui ne font rien sont largement majoritaires ! Est-ce à dire que les Africains sont tous des paresseux, comme l’a déjà affirmé un certain citoyen? Non, certainement pas ! Ce n’est pas de paresse qu’il s’agit, mais d’immobilisme ! Et nous nous devons de préciser ces propos.

Immobilisme ou Paresse?

L’Africain n’est point paresseux, loin de là. Nos arguments sur l’immobilisme n’ont rien à voir avec une certaine paresse. Oui, les Africains «bougent» beaucoup, s’activent à longueur de journée, pour zéro résultat ! En effet, c’est comme «ramer sur place», ou courir en sens inverse sur un tapis roulant ! Imaginez le résultat pour ces deux exemples : on n’avance pas, même si on déploie une énergie considérable, aussi bien le rameur sur place que le coureur de salon sur tapis roulant!

C’est cela le vrai problème des Africains. On gesticule beaucoup, on déploie énormément d’énergie, sans avancer d’un pouce! Sans rien pouvoir changer, puisqu’on sait que le Changement suppose une dynamique durable, une organisation, de l’action positive (donc partagée ou concertée) et des résultats visibles!

Publicité

L’Africain n’est donc pas paresseux, nous en convenons. Mais alors, quel est le problème de l’Africain qui bouge, sans pour autant montrer qu’il avance, avec des résultats tangibles? C’est généralement un problème d’organisation et de capacités!

Le vrai problème de l’Afrique, c’est la rationalisation de l’énergie!

Si nous parlons de rationalisation ici, après avoir évoqué le problème du manque d’organisation, c’est pour dire qu’avec un minimum d’organisation du travail : processus, tâches précises, planning rigoureux, séparation des rôles et complémentarité des responsabilités, gestion rigoureuses du temps, engagement des parties-prenantes, méthode et efficacité des agents, on arriverait à de meilleurs résultats. L’organisation de l’Action, avec la nécessaire préparation qui en est le corollaire, maximise les résultats, avec l’intervention d’un coefficient multiplicateur.

Les résultats atteints par le groupe doivent toujours être supérieurs à la somme des résultats que chacun aurait atteint en agissant seul. Tel est le mode d’intervention du coefficient multiplicateur: décupler le potentiel de chacun et l’accroître encore plus lorsqu’il est en interaction avec d’autres intervenants qui agissent dans le même sens!

Il faut donc, condition essentielle, que les intervenants agissent dans le même sens. C’est peut-être ce qui fait défaut dans le groupe africain. Car, non seulement chacun dépense déjà beaucoup d’énergie pour rien, mais en plus, la petite minorité qui agit réellement, n’arrive pas à coordonner son action avec les autres intervenants de la Cité, afin de créer une dynamique de Changement.

Pour agir ensemble, il faut s’aimer!

Est-ce à dire que les Africains ne s’aiment pas, raison pour laquelle ils n’arrivent pas à agir ensemble et à coordonner leurs actions pour en maximiser les résultats? Peut-être. Et comme argument, les exemples foisonnent au Bénin! Oui, dans la mentalité béninoise, dahoméenne, sans vouloir généraliser, nul ne souhaite que son prochain «arrive» à quelque chose, réussisse sa vie! On préfère le voir végéter dans la même misère que tout le monde.

Ainsi, celui qui réussit un devenu comme une «bête» à abattre à tout prix, un extra-terrestre qu’il faut mettre au ban de la société, parce qu’il ne serait pas «des nôtres»: «Lui, c’est un Blanc» («Yovo»), entend-on souvent, en guise d’explication, pour qualifier ceux qui réussissent à maintenir le cap, à accomplir leurs actions, malgré cette pesanteur sociale, malgré cette opposition ambiante, celle de plusieurs milliers de personnes qui n’arrivent, eux, à rien, mais qui sont toujours prompts à détruire les actions menées par les autres!

C’est peut-être un cri de cœur, avant d’être un cri d’alarme, pour nous faire toucher du doigt nos comportements les plus récurrents! Parce que les Africains ne s’aiment pas, et nous pesons nos mots ! Lorsqu’on s’aime vraiment, il y a une action évidente que l’on fait avant chaque projet, censé être commun : le dialogue, la concertation!

Avec plus de concertation, plus de dialogue, nos actions auraient plus d’impact et créeraient de meilleures interactions entre Africains, afin de sortir le continent de cette immobilité apparente, malgré le fait que les millions d’âmes qui sont liées à l’Afrique par le destin, n’arrêtent pas de bouger, de « faire des choses»!

Nous conclurons sur l’amour qui incite au dialogue et à la concertation, avec cette citation de l’écrivain français Antoine de Saint-Exupéry : «S’aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction»! Et c’est dans l’air du temps ! Alors, aimons-nous entre Africains, pour pouvoir mieux agir ensemble. C’est une affaire de communauté de destin et non une affaire de compétition interne ! La compétition, si compétition il y a, ce ne devrait pas être entre nous!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité