Crise au sein de la Communauté méthodiste du Bénin : l’Epmb fait le point de la situation

 

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(Elle opte pour l’application des décisions de justice) A la faveur d’une conférence de presse hier à l’Eglise protestante méthodiste (Epmb) Béthel de Gbéto à Cotonou, le Bureau de l’Epmb a fait le point de la crise au sein de la communauté méthodiste du Bénin à travers une présentation des faits et des perspectives pour une sortie de crise ; afin que l’opinion publique soit éclairée et apprécie de manière objective la situation.

Que l’Eglise soit en crise, ce n’est pas inouï ; mais ce qui importe plus, c’est comment l’Eglise sort de cette crise. A propos de la crise qui secoue depuis plusieurs années déjà la communauté méthodiste du Bénin, l’Eglise protestante méthodiste du Bénin (Epmb) doit en sortir dans l’unité, la culture de la paix et de la joie par le saint esprit, le respect du droit et de la justice, a dit le Président de l’Epmb, Révérend Dr Nicodème Alagbada. C’était ce lundi 21 janvier 2013 lors d’une conférence de presse à Cotonou.

Les faits

Pour mémoire, la crise qui aujourd’hui évolue à l’image d’un litige entre deux églises, est plutôt, à l’origine, un contentieux entre la communauté méthodiste du Bénin et son président d’alors, le Pasteur Moïse Sagbohan. Et même en réalité, confie le professeur Paulin Hountondji, «il n’y a pas de conflit religieux ; c’est une affaire d’escroquerie, de prise d’otages déguisée en conflit religieux ; au nom de Dieu, on triche, on ment,… ».

Ledit contentieux, rappelle le Révérend Zabulon Djarra, Secrétaire général de l’Epmb, est née de la volonté de l’ex Président Sagbohan de modifier les statuts de l’Eglise. Lesquels statuts issus du synode général de Frévrier-Mars 1992 de Porto-Novo avaient été validés en consensus et prévoient que le président de l’Epmb serait élu pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois. Mais, d’après les faits présentés hier par le Sg, le Pasteur Sagbohan, à l’occasion du synode de Dassa en 1997, a suscité une modification des textes. Avec pour substance, «le Président de l’Eglise ne sera plus élu, mais choisi par consensus au cours d’une manifestation liturgique, et qu’une fois au poste, il restera jusqu’à sa retraite». D’où est parti le contentieux.

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Aux dires des conférenciers, ce n’est qu’en juillet 1999 que le Pasteur Sagbohan, après opposition aux médiations et après son échec au procès par décision n°32 du 7 juin 1999 du tribunal de première instance de Cotonou, a changé de dénomination et parle désormais de l’Eglise protestante méthodiste du Bénin-Conférence (Epmb-C). Mais la Cour suprême annulera, plus tard le récépissé délivré par le Ministère de l’intérieur portant cette nouvelle dénomination, et montre que celle-ci n’a aucune existence légale. D’autres décisions de justice ont été prises toujours en faveur de l’Epmb.   

La porte de sortie

Aux dires du Révérend Zabulon Djarra, plusieurs médiations ont été faites tant sur le plan national qu’international pour une solution pacifique à la crise. «Malheureusement, ajoute le Sg, […] la hiérarchie de la structure dénommée Epmb-C n’a pas voulu entendre raison». Elle est allée jusqu’à exiger le changement de nom de l’Epmb, avant de se soumettre à l’unité de l’Eglise bien que la crise au départ ne soit pas liée à l’identité de l’Eglise.

Pour l’heure, les responsables de l’Epmb confient que la «réunification complète de cette Eglise passe, aujourd’hui plus que jamais, par l’exécution des décisions de justice. Entre autres, le déguerpissement de Mr Moïse Sagbohan du presbytère, logement de fonction sis à Missèbo ; le déguerpissement de la minorité de pasteurs et d’évangélistes qui occupent encore des presbytères secondaires et des temples du fait de leur nomination par l’ex-président. Pour délivrer le peuple de Dieu réuni au sein de cette communauté chrétienne, de ce qu’ils qualifient «prise d’otages, de mensonge, de désinformation et d’intoxication», les responsables de l’Epmb sont aujourd’hui dans une logique d’exécution des décisions de justice prises dans cette crise sauf si l’autorité première de la République du Bénin le leur déconseillait. Dans l’un ou l’autre cas, ils sont convaincus d’une chose : «L’Eglise, c’est l’Eglise de Dieu ; la vérité finit par triompher» conclut le Président de L’Epmb.

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