Fini le tour du monde en 365 jours!

L’aventure a pris fin là où elle avait commencé. On se rappelle presque un an auparavant, soit le 29 janvier 2012, le Président Boni Yayi se faisait élire Président en exercice de l’Union Africaine aux termes d’un scrutin à suspense où le Président Goodluck Jonathan aura «crânement» joué sa chance.

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Dimanche 27 janvier à Addis Abéba, le président béninois passe le témoin au Premier ministre éthiopien  Hailémariam Desalegn. Son bilan, il l’a fait sur la tribune de l’Ua, avec emphase. Le Chef de l’Etat y affirme la grande volonté qui l’a guidé tout au long de ce mandat. Il regrettera au passage le manque d’engagement et de panafricanisme de certains leaders africains et la perversion des idéaux des pères fondateurs de l’union, comme Hailé Sélassié, Kwamé Nkrumah… Ce qu’il regrettera moins, c’est la jouissance à ce poste. Un an de satisfaction personnelle pour un président soucieux en grande partie de sa notoriété internationale. Et Dieu sait qu’il l’a eue en un an. On l’a vu partout, en conciliabules et en diner avec les hommes les plus puissants de la planète. On l’a vu au sommet du G8, du G20, des Non-alignés. Le Chef de l’Etat a presque fait le tour du monde. On l’a vu dans presque tous les pays du monde.  Il a tellement bourlingué qu’il ne passait pas plus d’une semaine à Cotonou. A peine se rappelle-t-on s’il n’est pas allé au Groeland, en Tasmanie, aux confins du pacifique, à Hawaï ou s’il n’a pas rendu visite au chef des Esquimaux. En faisant ce bilan des longs et interminables voyages, il devrait compter au bout de ses doigts les pays, africains comme occidentaux, qu’il n’a pas pu visiter. A la Marina, l’élection du Président Boni Yayi est apparue comme une belle opportunité de réalisation sociale. Proches collaborateurs, ils se bousculent chaque fois pour faire partie de ces fréquentes délégations présidentielles qui s’envolent de Cotonou pour des pays étrangers. On a voyagé comme on pouvait. Seulement pendant ce temps, le Bénin s’est progressivement enfoncé. Pendant que Boni Yayi planait sur l’Afrique, son pays traversait ses pires moments. En un an, le Bénin a connu plus de crises et de scandales qu’en dix. Echecs des reformes majeures comme le Pvi, crise de la campagne cotonnière, ralentissement de la croissance économique, soupçons de complots, de coup d’Etat, et affaire d’empoisonnement… En un an, le Chef de l’Etat a réellement perdu le contrôle du navire Bénin. Il a lui-même reconnu que son pays était devenu le dernier de la zone Uemoa. Les maigres ressources ont été englouties dans les voyages somptuaires du Chef de l’Etat et de ses accompagnateurs. Le Bénin n’aura pas gagné grand-chose de ce mandat passé tambours battants «dans l’air». Et quiconque jette un regard rétrospectif sur ce parcours devrait plaindre notre pays et son président dont le mandat à la tête de l’Ua a été vécu comme un cauchemar pour le Béninois lambda. Maintenant que le tour du monde est terminé, au travail pour mériter, encore pendant quelques années, ce titre cher de Président de la République.

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