Kpayo : les moments forts du bras de fer gouvernement- contrebandiers

L’année 2012 tourne déjà ses dernières pages malgré les traces indélébiles qu’elle laissera en héritage à la nouvelle année qui pointe à l’horizon. Du mois de janvier à ce jour et malgré les luttes acharnées du gouvernement pour combattre l’informel, les vendeurs de l’essence de la contrebande continuent de faire la pluie et le beau temps.

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Janvier 2012

Le Kpayo est vendu à 97 nairas depuis le Nigéria au lieu de 65 nairas précédemment. Ainsi en a décidé le gouvernement nigérian lassé de subventionner un produit qui en réalité ne profite qu’à la contrebande et à d’autres pays de la sous région. La panique fut systématique au Bénin. L’essence «kpayo» est désormais vendue à 800, 1000 F et même à 1500 Fcfa. Du coup, les consommateurs de ce produit – environ 90% des Béninois – se sont rabâchés sur les stations-services dont le tarif tourne autour de 500 Fcfa le litre. Bonne nouvelle pour la Sonacop et pour les autres stations qui ont très tôt profité de la nouvelle situation conjoncturelle pour se faire de l’argent. La crise a duré plusieurs mois; les Béninois ont vécu le calvaire et les habitudes ont changé. Les plus «calculateurs» s’approvisionnaient à la pompe, peu importe la longueur des files d’attente et les autres mettaient davantage la main à la poche pour gagner du temps. A l’époque, des milliers de béninois ont opté pour des solutions alternatives histoire de tenir le coup. Certains pensaient même acheter des bicyclettes, ou marcher si la situation devrait perdurer.

Retour au calme

Quelques jours après la mésaventure, les acteurs nigérians de la filière ont eu raison des autorités du pays. Après une marche musclée des contrebandiers sur l’administration Good Luck Jonathan, celle-ci a dû revenir sur sa décision en renouvelant la subvention, alors suspendue. Et naturellement, les pays à forte dépendance économique du Nigéria ont poussé un ouf de soulagement. C’était en fin janvier 2012. Ironie du sort pour le gouvernement béninois qui pensait, grâce à cette mesure de son voisin de l’Est en finir une fois pour de bon avec le phénomène du kpayo. 

Rebondissement

Après une longue période d’accalmie, le président de la République du Bénin, Thomas Boni Yayi, prend en novembre 2012 une décision courageuse: plus de «Kpayo» au Bénin. Très tôt, la guerre a commencé entre les forces de l’ordre et les vendeurs. Et le calvaire a repris de fort belle manière avec les longues files d’attente au niveau des stations-service. Le prix à la pompe est revu à la baisse (580Fcfa le litre) et celui de la contrebande est passé à 800 voire 1000Fcfa. Cette situation n’aura  duré que quelques semaines. Même si le prix de l’essence de la contrebande n’est jusque là  pas revenu à la normale (entre 500 et 600Fcfa), les autorités semblent dépassées par la force de résistance des vendeurs, décidés à les affronter au péril de leur vie. «Je ne peux pas arrêter de vendre de l’essence. C’est avec ça que je nourris ma famille. Et même s’ils me chassent aujourd’hui je vais revenir demain», déclare un vendeur sous couvert d’anonymat. Pour d’autres, ce ne sont pas les bouteilles qui vont manquer. «Chaque fois qu’ils ramassent, on en achète». C’est ainsi que 2013 verra le jour avec ce jeu de Ping-pong entre policiers et vendeurs qui reviennent à la charge le jour suivant leur délogement, avec quelques bouteilles…et des centaines de litres sous leurs étalages.

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