Situation au Mali : la France comme catalyseur

Depuis hier, les premiers contingents de la force de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) arrivent au Mali. Le Niger , le Burkina Faso , le Nigéria , le Sénégal ,le Togo et le Bénin ont annoncé la participation effective de troupes pour combattre aux côtés de l’armée malienne en vue de la reconquête du nord Mali où , depuis bientôt une année, une coalition de groupes armés d’islamistes radicaux  font régner la terreur.

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La guerre pour le rétablissement de l’intégralité territoriale de la République du Mali est-elle engagée depuis ce vendredi 11 Janvier 2012? Après avoir longtemps tergiversé sur l’option à privilégier- dialogue ou confrontation- face aux partisans obstinés de l’instauration de la charia, faut-il conclure que seul le langage des armes va désormais prévaloir dans ce qui est aujourd’hui la crise la plus sérieuse à laquelle la Cedeao doit faire face depuis sa création en 1975? Les semaines et mois à venir vont édifier et les populations et leurs dirigeants sur les implications de cette situation dont la gestion se faisait dans une certaine cacophonie. Cacophonie que les islamistes ont voulu mettre à profit pour étendre leur emprise sur le reste du Mali, en s’emparant des localités qui constituaient des verrous sur leur chemin.

L’histoire va retenir aussi que le premier mort de cette opération de restauration de la plénitude du droit d’un Etat africain  sur l’ensemble de son territoire est un officier de l’armée de l’ex-puissance coloniale expressément appelée à la rescousse. En effet, c’est la décision prise par le chef de l’Etat français, François Hollande, de répondre favorablement à la demande d’assistance du président intérimaire du Mali, Diacounda Traoré, qui a permis de mettre fin à une situation dont la dangerosité pour l’ ensemble de  l’ Afrique de l’Ouest devenait de plus en plus aigüe . 

Dans la mise en œuvre de sa vision en matière de politique africaine, le président François Hollande ne s’imaginait pas sans doute qu’il allait être amené à jouer le rôle de catalyseur dans une crise qui, partie d’un pays, est en train de mettre en jeu la stabilité de toute une région. Sans l’intervention rapide et déterminée des forces spéciales françaises ce vendredi 11 Janvier, la Cedeao et l’Union Africaine(UA) se seraient retrouvées face à une situation dont la gestion ne manquera pas d’ébranler leur cohésion. 

Du président en exercice de l’UA, Boni Yayi qui s’est dit « aux anges » en apprenant l’intervention de l’armée française depuis le Canada où il était en visite au président en exercice de la Cedeao, Alassane Ouattara qui a accéléré le processus de mise en place des contingents prévus pour épauler l’armée malienne , chacun  était conscient de la gravité du pourrissement que constituait la non mise en œuvre des décisions prises pour faire face à la situation. L’agenda arrêté pour le premier trimestre 2013 était une aberration devant la multiplication des actes des islamistes pour asseoir chaque un peu plus leur emprise sur les populations.

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Après la Somalie où depuis plus de deux décennies des bandes d’illuminés sèment la terreur et la désolation, l’impuissance de la communauté internationale ne doit pas trouver un autre terrain d’illustration en Afrique à travers le Mali. Et il appartient à la Cedeao en premier lieu de relever ce défi.

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